. i i ! !
- '"ili J i l l i:: ií^lll
m
• • t . : '
I . . ;• i ' i , •
, 'fi f r- ; :
• i
Ni
I I . ,
, F^i.iiiüíl'
i
í i l i i i i
il
IO; - M
, u n i : . ' t í •
!3!
I r j . i
30 PREMIERE PARTIE — CHAPITRE 111
nions que Linné professait avec le plus d'ardeur (1).
Les botanistes célèbres ont, en général, compris de
bonne heure la supériorité d'importance des ouvrages.
Lindley a publié une monographie des Roses, et de Martins,
la description des plantes du jardin d'Erlangen, à
vingt et un ans; Link, sa flore de Gottingen à vingtdeux
ans; de Humboldt, sa flore de Friberg à vingtquatre
ans; de GandoJle, son Astragalogia et la Flore
française aussi à vingt-quatre ans ; Linné, dont la carrière
était entravée par tant de difiicultés, a publié son
Sysiemci (édition in-folio) h vingt-neuf ans. Le génie
synthétique de ces savants et leur extrême activité les
dirigeaient dans ce sens ; mais il est permis de croire
aussi qu'il entrait un peu de calcul personnel dans leur
manière de travailler. Ils ont cru, probablement, arriver
plus vite à une certaine hauteur dans la science en concentrant
leurs efforts sur des ouvrages spéciaux. Ils s'en
sont, en effet, bien trouvés. D'autres botanistes ont
publié tardivement des ouvrages ; mais je doute qu'on
puisse en citer, parmi ceux ayant une position élevée,
qui n'auraient publié aucun ouvrage et seulement des
mémoires ou des articles de journaux.
Les ouvrages eux-mêmes ont au-dessus d'eux ce que
nous appelons en français, dans un sens restreint, un
livre. Je ne crois pas que dans les autres kmgues il y
ait une expression correspondante. Elle s'applique à une
composition sur un sujet bien délimité, dans laquelle on
suit une marche logique, pour en tirer des conséquences
au moyen d'idées neuves ou de faits en grande partie
nouveaux. Le mot se prend toujours dans un sens favorable.
Nous disons: V Esprit des lois de Montesquieu est
(1) Plantoe liyhridce {Amoen. ciccod.. ili, p. 28\ à comparer ^'s^o, Philos,
hot.. § 155.
MANIERE DE PREPARER LES OUVRAGES DE BOTANIQUE o
un beau livre ; on dit aussi : l'ouvrage de Tocqueville
sur l'Amérique est un vrai livre. L'étendue de la publication
n'y est pour rien. Le mérite tient à un ensemble
dans lequel toutes les parties sont clairement disposées
et tous les faits et les raisonnements marchent à une
conclusion, tantôt annoncée à p)Tiori et tantôt déduite.
Dans un livre, les chapitres ont de l'unité. Aucun ne
doit être intitulé : Suite du chapitre précédent, comme
si le nombre des pages faisait quelque chose à une
question ! Les articles, les paragraphes sont traités de
la même manière : chacun sur un point et tous avec un
but. Il résulte de là qu'un livre peut se résumer par un
grand fait, un principe, ou une idée générale, tandis
qu'un ouvrage n'est souvent qu'une agglomération de
documents. On lit un livre, on consulte un ouvrage.
Les publications d'histoire naturelle se prêtent peu à
a forme de livres. Cependant nous avons en botanique
uncertain nombre d'exemples qu'on peut citer. Adanson
dans ses Familles des plantes (17G»8), et surtout de
Jussieu, dans son Genera plantar%im (1789), ont démontré
que l'idée des familles n'était pas un aperçu propre
à certains groupes très évidents, mais qu'elle est applicable
à tous les genres, et que les grands groupes
appelés familles peuvent recevoir des caractères, contrairement
à l'opinion de Linné. Ce sont, par conséquent,
des livres.
La Métamorp)]iose des ^ par Goethe (1790), a
fait sentir l'unité des formes au milieu de leur immense
variété, et, sans connaître cet ouvrage, de Gandolle,
dans sa Théorie élémentaire (1813), a développé la même
idée au moyen d'exemples et de raisonnements différents.
Les ouvrages de tératologie végétale de Moquin-Tanmi
i r m::-.
îrig'
—^âL