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-282 PREMIERE PARTIE — CHAPITRE XX
nature, ils ont de Favantage. Mais lorsqu'on les étend
à des caractères rares ou à des détails particuliers de
quelques ouvrages, ils deviennent obscurs et incommodes.
Si l'on veut constater l'abus des signes il faut voir
les publications, sous bien des rapports excellentes, de
Loudon (1). Cet auteur, pour gagner de la place, avait
inventé des signes différents pour une plante grimpante
à feuilles caduques, une plante grimpante à feuilles
persistantes, une plante bulbeuse, une plante tubéreuse,
une plante parasite, etc., etc., d'où il est résulté
qu'à chaque ligne il faut recourir aux explications.
A moins d'user de pareils ouvrages comme d'un
bréviaire on renonce à s'en servir. Lindley [Introd,
to dot, éd. 2, p. 425) a réuni, dans deux pages, 72 signes
proposés par divers auteurs, mais les trois quarts
de ces signes ne sont pas usités. De Gandolle en indiquait
23 au commencement du Systema. J'en ai conservé
17 jusqu'à la fin du Prodromus (vol. XVII, au
verso du titre), après avoir mis de côté ceux qui m'ont
paru d'un emploi trop rare ou trop difficile, par exemple,
pour une plante grimpante de s'enrouler à droite
ou à gauche, et pour une plante quelconque d'avoir des
feuilles persistantes, beaucoup d'espèces les ayant à
demi-persistantes. Des 17 signes que j'ai conservés et
dont je vais parler, plusieurs peuvent être remplacés
par un mot, sans inconvénient.
O Plante monocarpienne d\me durée inconnue. —
Cet ancien signe usité par Linné [Sp^pL préface)
s'appliquait jadis à toutes les plantes monocarpiennes
qu'on ne savait pas positivement bisan-
(1) Encyclopedia of plants; Arboretum; Encyclopedia of trees and
shrubs.
QUESTIONS DE DÉTAIL SUR L'ORTHOGRAPHE, ETC. 283
nuelles. Le signe, qui est celui de la Terre en astronomie
, exprime une révolution strictement
annuelle.
d) Plante annuelle proprement dite, mûrissant ses
graines dès la première année,
d) Plante bisannuelle. Linné employait dans ce cas le
signe 6, qui est devenu plus tard celui des
plantes mâles. Cette transposition de sens m'a
paru singulière et j'en ai cherché l'origine, Linné,
en 1751, dans sa dissertation sur les Plantes hybrides
(Amoen. in-8% vol. III, p. 33) proposait le
signe 6 pour le père d'une hybride, $ pour la
mère, et $ pour l'hybride elle-même (1). Il a renoncé
ensuite à cette idée, et dans son Species
(éd. 1, 1753) il a appliqué, on ne sait pourquoi,
le signe â aux espèces bisannuelles (voir Caucalis
orientalis, Chserophyllum Temulum, etc.).
Willdenow {Sp. pl.) et de Gandolle dans la Flore
(I, p. 222), ont continué. Cependant Murray, dans
sa quatorzième édition du Systerna de Linné,
en 1784, appliquait les signes et Ç aux fleurs
mâles ou femelles (pag. 830 et suiv.), ce qui était
évidemment emprunté à la dissertation primitive
de Linné. Il n'employait pas de signes pour, la
durée. L'usage de Murray, adopté par de Gandolle
en 1819 {TUoi\ èlém., 2« éd., p. 532), a
prévalu.— Le signe (D, très facile à comprendre,
mérite bien d'être appliqué aux plantes bisannuelles.
y^ Plante vivace.
(1) Le sens de ces signes a été visiblement suggéré par leur emploi en
astronomie. (J signifie la planète Mars, Ç celle de Vénus. Quant à Ç c'est
le signe de Mercure, fils de Jupiter et de Maia.
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