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328 PREMIÈRE PARTIE — CHAPITRE XXV
sentor lo règne végétal dans son ensem])le avec ses
classes et familles, ni les familles avec leurs genres, ou
les genres avec toutes leurs espèces.
Une autre sorte do dessins emblémcitiques est employée
pour représenter des successions de formes qu'on
suppose avoir existé, et être dérivées les unes des autres.
On compare alors ces formes aux individus successifs
d'une famille,—bien que ce no soient pas des individus,
mais souvent et peut-être toujours des collections d'individus
(1), - et l'on en trace l'iirbre généalogique.
Les théories qu'on discute aujourd'hui sur l'évolution
conduisent souvent à de pures hypothèses. Il est facile
alors d'abuser des arbres généalogiques. C'est, comme
pour les affinités, un procédé commode, plus précis qu'il
ne faudrait pour des choses douteuses et hypothétiques;
procédé bon pour expliquer une opinion et mauvais
quand on le prend au sérieux. Comparaison, dit le proverbe,
n'est pas raison.
ARTICLE V
VALEUR RELATIVE DES DESCRIPTIONS GRAPHIQUES ET ÉCRITES.
Une science est toujours composée de deux choses :
l'observation des formes ou phénomènes et les déductions
de toute nature qu'on peut en tirer.
Les figures ne peuvent montrer que des formes ou des
(1) Personne ne peut dire si une espèce a commencé par un individu ou un
couple II y a beaucoup de probabilité pour un commencement par plusieurs
mdmdus, puisque les déviations qui se manifestent accidentellement sous nos
DES DESCRIPTIONS GRAPHIQUES SOIT FIGURES 329
allégories qui no sont pas des déductions, tandis que les
mots peuvent exprimer successivement les faits et tout ce
qu'on en déduit par comparaison-et r^iisonnement. Aucune
généralisation ne peut résulter d'une figure: or, les
groupes naturels, même les espèces, même les variétés,
sont des généralisations. S'il y a cinquante espèces dans
un genre, disait Linné (1), il faudrait cinquante planches,
et encore quel botaniste saurait bien en tirer les
caractères communs ? On pourrait dire de la même
manière : s'il y a dix formes dans une espèce, il faudrait
dix planches, etc. Mais dans les descriptions, continue
Linné, on sépare les caractères communs, ce qui les fait
bien comprendre. Une bonne planche n'a donc pas la
valeur d'une bonne description, et si l'on aime beaucoup
les figures, c'est qu'il y a peu de descriptions suffisamment
exactes et développées, et aussi que la vue d'une
planche gagne du temps et évite de la peine. N'oublions
pas que l'habileté du descripteur a ses limites, et que,
dans certains cas, une figure est nécessaire pour indiquer
une forme difficile à expliquer. En somme, les
deux procédés se secondent mutuellement et tous deux
se développent. Le progrès s'est accusé par la marche
historique, comme d'ordinaire. Il y a eu d'abord des
figures seules, ensuite des descriptions seules, enfin dos
figures et des descriptions.
yeux arrivent fréquemment sur plusieurs individus séparés, et que, par
exemple, les fleurs doublent après quelques années de culture dans plusieurs
localités différentes. Les trèlles à quatre folioles et autres modifications analo -
gues do plantes vivaces, se voient souvent sur plusieurs individus voisins, qui
ne paraissent pas avoir une origine commune rapprochée.
(1) Genera flantarum, ratio operis, n. 13.
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