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300 >REM1ÈRE PARTIE - CHAPITRE XXII
ceux relatifs aux véritables Cryptogames. Quand il s'agit
de Fougères et Lycopodiacées, dont les botanistes
habitués aux Piicinérogames se sont beaucoup occupés,
on ne voit pas de différence sensible d'avec les bons
ouvrages descriptifs ordinaires, mais si l'on passe aux
Mousses et aux Champignons, aux Algues et aux Lichens,
quel contraste!
Beaucoup d'auteurs ne connaissent plus le sens des
mots tribus, cohorte, section. On dirait que l'usage n'a
pas fixé, depuis trente et même cinquante ans, les termes
applicables à ces groupes superposés. Même depuis
qu'un congrès international de botanistes a reconnu
et publié dans trois langues (1) la gradation
usitée des classes, cohortes, ordres (ou familles), tribus,
genres, sections, j'ai vu un ouvrage de Bryologie
dans lequel la classe des Mousses est divisée en sections
(!), celles-ci en ordres, les ordres en tribus (!),
qui sont enfin divisées en genres. C'est à peu près
comme si dans une armée, on divisait des com|)agnies
en régiments, ou si en géographie, on appelait
provinces des communes. La conséquence de ces
confusions de mots est regrettable pour la synonymie,
puisque section un auteur n'est pas l'équivalent
d'un groupe nommé de la même manière par un
autre.
Les désinences des noms de groupes, selon leur degré,
usitées dans les Phanérogames (2) sont très souvent
embrouillées ou négligées. On voit des tribus terminées
en ace(e au lieu de em, des familles en acei, ce
qui n'est point usité.
(1) Lois de la nomenclature botanique, adoptées par le congrès international
de botanique tenu à Paris en 1867, art. 10.
(2) Lois de la nomenclature, art. 21, 23.
DESCRIPTIONS DES PHANÉROGAMES ET DES CRYPTOGAMES 301
Rien de plus commun dans ces mômes ouvrages de
Cryptogamie que des noms de classes, familles, genres,
etc, sans désignation d'auteurs, ou sans énoncé do caractères,
ou encore avec des noms d'auteurs absolument
inintelligibles par suite d'un mauvais procédé
d'abréviation. Qui peut deviner, par exemple, que MB,
veut dire Molkenbauer, Mnt, Montagne? Une autre négligence
plus commune que dans les livres sur les Phanérogames,
consiste à indiquer comme auteur d'un
nom de famille celui qui a proposé ce nom pour^ une
tribu, ou comme auteur d'un nom de section celui qui
l'avait fait pour un genre. La date, nécessaire à connaître
pour la priorité, en devient alors douteuse, et
vous êtes obUgé de la chercher dans plusieurs ouvrages.
En résumé, les cryptogamistes ont donné de bons
exemples sur l'emploi des caractères observés au microscope,
mais plusieurs d'entre eux ne sont pas aussi
avancés que les phanérogamistes en ce qui concerne la
nomenclature et la citation des synonymes. Les uns et
les autres gagneraient à être moins spéciaux. En d'autres
termes, un botaniste qui désire s'occuper tout particuHèrement
des Cryptogames, ferait bien de s'appliquer
une fois à une monographie de Phanérogames, et
vice-versa, celui qui s'occupe des Phanérogames s'habituerait
à des observa,tions délicates s'il faisait d'abord
quelque travail sur des Cryptogames.
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