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84 PREMIERE PARTIE - - CHAPITRE V
graphes qui expriment des associations subordonnées
aux genres, on est bref; viennent les espèces, où Ton
est verbQux, et eniin les variétés ou Ton est bref de nouveau.
Il n'y a pas de logique dans ces usages. On développe
outre mesure les caractères de certains groupes
et pas assez ceux des autres. Ces usages se sont formés
sans réflexion. Maintenant la réflexion devrait amener,
ce me semble, un peu d'uniformité.
Il faudrait pour cela une intelligence plus grande et
ilus générale de la méthode naturelle. On a reconnu peu
h peu les espèces, les genres et les famifles, en observant
plusieurs caractères. Les groupements ont été de mieux
en mieux motivés, mais les divisions intermédiaires
n^ont pas toujours été proposées avec le même soin, ni
selon les mômes principes. Elles reposent trop souvent
sur un seul caractère, mis en évidence pour faciliter Tarrangenient.
Plus on emploiera des caractères nombreux,
constituant des associations visibles et naturelles, plus la
manière de distinguer les groupes sera semblable dans
tous les degrés de la hiérarchie, et s'il faut absolument
recourir à des coupes artificielles en vue de'faciliter les
déterminations, on les donnera pour ce qu'elles sont, en
les désignant d'une manière particulière, sur laquelle je
reviendrai (chap. XIII).
La diversité des éléments d'un groupe va quelquefois
très loin. Les formes extrêmes sont alors qualifiées
d'exceptions, de formes douteuses ou de formes aberrantes,
anormales. Gela se voit dans tous les degrés de
la hiérarchie. Les Dicotylédones, par exemple, comprennent
les Qiisciita qui n'ont pas de cotylédons; les
Traita, où ils sont très inégaux; les Conifères, où
ils sont souvent partagés, au point que récemment
encore et malgré d'excellentes observations qui prou-
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 8 5
valent le contraire (1), on les a considérés comme multiples.
Les familles ont presque toutes des exceptions,
qui caractérisent certains genres. Les genres ont souvent
des espèces difficiles à classer, et les espèces elles-mêmes
ont quelquefois des races ou variétés qui se détachent
notablement des autres. Toute classification naturelle
doit offrir des anomalies de cette sorte, parce que ses
groupes reposent sur des caractères assez nombreux pour
que tel ou tel puisse manquer sans détruire l'association.
La manière d'envisager ces faits dans des classifications
autres que celles de botanique et de zoologie
peut nous aider. Elle conduit à ne pas critiquer la
méthode naturefle en raison de ces anomalies qui frappent
beaucoup trop les esprits superficiels Ainsi, les
grandes divisions des surfaces terrestres sont distinguées
et nommées d'après plusieurs caractères : longitude,
latitude, position relative, étendue, isolement
ou non isolément, etc. La classification en est bien
naturelle, puisque les enfants des écoles la comprennent
à la première vue d'une carte géographique.
Cependant il y a des îles plus ou moins éloignées des
continents, et quelques-unes, comme les Antilles et les
îles Aléoutiennes, forment des transitions assez embarrassantes.
Les géographes ne s'en font aucun souci. Les
îles sont rattachées par eux aux continents les plus voisins,
et les archipels de transition sont mentionnés, à ce
titre, soit dans l'article concernant un des continents,
soit dans les articles sur chacun d'eux. Personne n'a
eu l'idée de considérer chaque surface terrestre séparée
par la mer comme une division égale aux autres,
en faisant des deux Amériques un groupe, de l'Asie,
(1) Duchartre, Ann. des se, nat.^ 1848, vol. X.
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