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38 PREMIERE PARTIE - CHAPITRE III
a été singulièrement facilité par Tinscription au fur et à
mesure, pendant soixante ans, sur de petits morceaux de
papier, de toutes les-espèces, de tous les genres nouveaux,
de toutes les observations unpen importantes et de toutes
figures qui se publiaient. Chaque année ces notes étaient
classées par familles, et ensuite, au moment des recherches,
par genres. Sans cela nous n'aurions pas obtenu le
quart du travail publié et il y aurait eu beaucoup de lacunes.
Ma Géographie hotanique raisonnée, où certainement
il y a un nombre énorme de faits, a été rédigée en coordonnant
des milliers de notes prises pendant vingt ans
dans les flores, les livres de voyage, etc. Le volume actuel
dont j'ai formé le projet il y a dix ou onze ans, contient
le résumé de notes ou d'idées recueillies peu à peu, qu'il
m'a fallu seulement classer et apprécier au moment de la
rédaction. Je livre ici les secrets du métier. Cela rabaisse
peut-être l'auteur, mais qu'importe, si la science en
profite.
Mes autres recommandations n'ont pas la même importance,
aussi les donnerai-je rapidement.
Plus les notes, descriptions ou ligures sont faites en
raison d'un certain travail projeté — car il faut toujours
partir de l'idée d'un but — plus l'auteur gagne du temps
et s'évite de la peine. Si les documents préparatoires
pouvaient s'enchâsser tels quels dans la rédaction et les
figures être gravées sans modifications, ce serait parfait.
Malheureusement cela est rare; mais on peut en approcher.
Ainsi, quand on se propose de publier en latin, des descriptions
faites dès l'origine dans cette langue valent
mieux, d'autant plus qu'elles sont courtes et précises. Les
détails d'une description doivent suivre dans leur ordre
naturel. L'explication des figures ne doit pas être oubhée
au moment où l'on achève un dessin. Surtout il ne faut
MANIÈRE DE PRÉPARER LES OUVRAGES DE BOTANIQUE
pas de ces observations, de ces signes ou de ces formules
qu'on a de la peine à comprendre quelques années plus tard
el. qu'on n'oserait pas introduire dans un texte définitif.
Pour une note purement bibliographique, et lorsqu'on
veut seulement consigner une réflexion ou une expression
bonne à employer on fait bien d'être bref. Au contraire,
lorsqu'il s'agit de décrire, il faut profiter de ce qu'on a
l'objet sous les yeux et ne pas craindre d'entrer dans les
détails. On est toujours libre d'abréger au moment de la
rédaction définitive, tandis qu'on ne peut pas facilement
revoir des formes ou des évolutions d'organes.
Je ferai observer enfin que la valeur des travaux préliminaires
est d'une durée assez inégale, suivant leur nature.
Une description faite à la vue simple sera peut-être
aussi bonne dix ans ou vingt ans après qu'au moment
même, tandis qu'une analyse à la loupe et surtout des
figures et des descriptions faites au microscope contentent
rarement lorsqu'il s'est écoulé plusieurs années.
Les analyses ne donnent peut-être plus alors les points
qu'on regarde comme les plus importants, ou les microscopes
et les procédés pour s'en servir ont peut-être été
perfectionnés. Ceci m'amène à parler de l'inconvénient
des publications trop différées.
ARTICLE IV
INCONVÉNIENTS DES PUBLICATIONS RETARDÉES ET POSTHUMES
ET DES ÉDITIONS SUCCESSIVES.
Il est bon de pouvoir préparer lentement un travail,
et c'est un malheur que la concurrence, dans certaines
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