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40 PRIÎM1ÈRE PARTIE — CHAPITRE 111
recherches à la mode, pousse si souvent aujourd'hui à
publier trop vite ou par fragments irréguliers. D'un autre
côté, et par d'autres motifs, lorsqu'une rédaction est faite,
il convient ordinairement de la publier sans retard. Les
changements qu'on y apporte peuvent la gâter. D'ailleurs
les idées se modifient et les termes ou les formes vieillissent.
Le maximum de valeur d'un manuscrit est donc, en
général, au moment oii il vient d'être achevé. Chose singulière
! cela est aussi vrai des figures que des textes.
Les vieux dessins sont rarement dignes d'être pubHés.
On y remarque trop l'absence de certaines antilyses.
En consultant les livres de botanique, j'ai vu souvent
que les secondes ou troisièmes éditions ne valent pas la
première. On comprend pourquoi. Une édition nouvelle
est comme un tableau retouché. L'auteur n'a pas pu rentrer
dans la suite ou dans l'ensemble des idées qu'il avait
à l'origine, ni se rappeler les faits qui l'avaient décidé à
adopter telle ou telle opinion. Ce qu'il retranche ou ajoute,
ce qu'il distingue ou réunit, en fait d'espèces ou de genres,
n'est pas toujours assez motivé et s'accorde quelquefois
mal avec le reste. Ces défauts se voient au plus haut
degré dans les éditions faites par des auteurs différents,
comme les Species, prétendus de Linné, par Murray,
Willdenow, etc.
Les ouvrages posthumes, qui ont de la valeur dans
certaines branches des connaissances, en ont rarement
en histoire naturelle. Pour la nomenclature, ils offrent le
grand défaut de ne pas cadrer avec la règle de priorité.
Dans la synonymie ils sont arriérés, et pour le fond des
descriptions ils manquent des caractères auxquels on a
pensé depuis. Les exemples en sont nombreux. Ainsi la
flore indienne primitive de Roxburgh, publiée après l'édition
de Wallich, n'a été qu'un embarras dans la science.
MANIÈRE DE PRÉPARER LES OUVRAGES DE BOTANIQUE 41
Les planches préparées par Plumier et publiées par
Biirmann, sans vérification faite sur les plantes et même
sans descriptions détaillées de l'auteur, ont été une source
intarissable de synonymes douteux et d'énigmes, ainsi
que les mauvaises figures de Vellozo publiées après sa
mort. Je pourrais mentionner des travaux moins anciens
et des manuscrits bien meilleurs, qu'il aurait peut-être
mieux valu ne pas publier. On s'est proposé de faire
valoir un auteur, mais on ne savait pas ce qu'il aurait
corrigé ou modifié s'il avait vécu. Les amis ou élèves
d\m savant ne sauraient trop hésiter et consulter autour
d'eux avant de hasarder des publications de cette nature.
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