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rence uniforme, quoique sans doute très différent
d'une plante à l'autre, puisqu'il produit des effets extrêmement
variés. Les divers organes microscopiques
qu'on croyait naguère tout différents ne sont aujourd'hui
que des cellules modifiées. La fécondation n'est
qu'un transport de plasma et une multiplication de
cellules, comme dans les accroissements de toute
partie de la plante. Les individus passent dans leur
développement par des états analogues à ceux des
groupes. La distribution géographique actuelle des
végétaux est bien, comme je l'ai dit en 185S, une
conséquence de leur distribution antérieure ; de sorte
que la géographie botanique est devenue une dépendance
de rhistoire du règne végétal. Enfin, la physiologie
est ramenée de plus en plus à des faits physiques
ou chimiques, résultant de la nature des organes
et des causes extérieures. Élevons-nous plus haut :
la physique, la chimie, la mécanique et l'astronomie
se rapprochent de plus en plus, et même les sciences
sociales empruntent beaucoup d'idées aux sciences
physiques et naturelles. La marche vers la simplification
et runite est générale, quoique les détails
observés soient de plus en plus nombreux. Il n'est
donc pas surprenant que les méthodes pour décrire
et classer les faits se simplifient en même temps et
deviennent plus uniformes. C'est d'ailleurs le résultat
du procédé, très pratique et très logique,
d'imiter dans une branche de la science ou dans une
science les méthodes qui ont réussi dans les autres.
A ce point de vue je signale de nouveau aux zoologistes
le fait que la plupart des questions traitées
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dans la première partie de mon volume existent
aussi pour eux, et doivent probablement être résolues
de la même manière dans les deux sciences.
Les ressources, beaucoup trop limitées, dont j'aurais
pu faire usage en fait de livres sur le règne animal,
ne me permettaient pas de citer des exemples, mais
tout zoologiste qui voudra bien me lire fera des rapprochements
et tirera des conclusions. Je m'estimerai
heureux s'il en résulte ciuelque progrès dans
une science collatérale à la nôtre et plus importante.
Souvent je me suis appuyé sur la bibliographie
et l'histoire de la botanique. Une comparaison des
ouvrages d'époques différentes est très instructive,
même quand on s'attache à la forme plus qu'au
fond. Elle fait comprendre parfaitement ce qui est
un progrès dans la manière de décrire.
Gomme les exemples ont, en général, plus de
poids que les conseils, je cite volontiers les ouvrages
propres à servir de modèles dans chaque
nature de descriptions. Les botanistes qui n'ont pas
la facilité ou le temps de chercher dans les bibliothèques
spéciales m'en sauront gré, et plus encore
ceux qui sont obligés de recourir aux bibliothèques
publiques, dans lesquelles on exige la désignation
exacte d'un volume avant de le remettre. J'ai été
cependant obligé de me limiter dans les indications
de livres. Naturellement, lorsque j'avais à critiquer,
j'ai cité de préférence des auteurs qui ne
sont plus vivants. C'était moins désagréable, et
l'on aime toujours à supposer qu'un auteur vivant
corrigera lui-même ses défauts dans des publica-
D E CANDOLLE, La Phytographie, ^