PREMIÈRE PARTIE — CHAPITRE Xi
Le champ de cotte seconde division est de beaucoup
le plus vaste. On peut s'en assurer par réflexion, et
aussi en comparant Tetendue des articles de Tune et
Tautre catégorie dans les traités les plus récents et les
-Ans développés pour les détails anatomiques. Ainsi
M. Sachs dans la troisième édition de son Lelirlucli der
Botanili, consacre 212 pages a ce qu'il appelle la Morihologie
générale et 360 à la spéciale, dans laquelle
cependant il n'est pas question des caractères de familles,
genres ou espèces. L'ouvrage plus récent de M. de
Bary (1) pénètre dans les caractères anatomiques des
groupes subordonnés aux classes, mais seulement en
partie et dans les cas qui paraissent le plus différents
ou le plus importants. La comparaison anatomique des
genres d'une même famille y est à peine abordée.
Quand on arrivera aux descriptions d'organes microscopiques
dans les espèces, ce qui s'est fait jusqu'ici
rarement, l'organographie spéciale paraîtra pour ainsi
dire illimitée. C'est pourtant alors que l'étude se fera
diverses des êtres organisés. Ainsi, dans les animaux, la locomotion est un
eiiet tantôt des membres latéraux, tantôt de la queue, ou môme de contractions
de tout le corps. Dans les plantes, l'absorption s'opère par les racines ou
par d'autres parties de la surface, etc., etc. 11 est heureux que les traités de
botanique posent enfin cette vérité longtemps méconnue. Je vais plus loin et
me demande s'il y a des Organes physiologiques. Je vois des phénomènes de
physiologie produits par différentes causes et différentes parties de Tetre, mais
non des organes spéciaux pour les fonctions. Quant au mot organe, dans le
sens d'une portion de Vétro organisé^ il est si ancien et si connu qu'il me
paraiti-ait regrettable de l'abandonner. Dans les sciences, on change souvent la
définition des choses sans renoncer aux noms. Ainsi, la racine n'est plus
définie comme dans Linné {Fliiloso'phia, § 80), ni le calice (g 86), ni la
corolle (§ 87), ce qui n'a pas empeché de conserver leurs noms. Enfin, tout
en m'associant à M. Sachs de la manière la plus complète pour le fond des
distinctions, je préfère le terme Organographie à celui de Morphologie, parce
que la forme n'est pas la chose la plus importante dans l'étude des ôtres.'La
position a une valeur tellement plus grande qu'on pourrait écrire un traité sur
les organes sans parler de leurs formes. D'ailleurs, si je ne me trompe, le mot
Organographie est le plus ancien.
(1) Vergleichende Anatomie der Vegetationsorgane der Phanerogamen
und Farne. Un vol. in-S«. Leipzi.i^, 1877.
DESCRIPTIONS DE GROUPES FAITES PARTIELLEMENT 171
logiquement, en partant des détails pour arriver à des
faits généraux.
Les descriptions d'organes étudiés par groupes natu-^
rels doivent se fondre, en définitive, dans les caractères
de groupes. La classification, avec tous ses détails, est
comme un océan dans lequel se versent, à la manière
des ruisseaux et des fleuves, tout ce qui concerne les
organes dans divers groupes. Il importe peu que ces
organes soient anciennement ou nouvellement connus,
qu'ils soient microscopiques ou visibles à la vue simple,
importants ou non importants sous certains points de
vue. Les détails, une fois observés, tombent dans les
caractères d'une espèce, d'un genre, d'une famille,
d'une classe ou de quoique degré intermédiaire entre
ces groupes naturels. Les ouvrages de classification absorbent
ainsi les travaux organograpbiques. Ils les condensent
en les classant. Ils les mettent aussi à la portée
des botanistes de tous les pays par l'emploi do la langue
latine.
La marche de la science depuis un siècle justifie ce
que nous venons de dire.
Par exemple, l'ouvrage classique de Gaertner (1788)
sur les fruits et les graines, n'a plus d'importance pour
l'étude de ces organes au point de vue général; mais on
lo mentionne toujours à l'occasion des familles, genres
ou espèces. Il a aidé à constituer leurs caractères d'autant
mieux que par sa rédaction en latin, sous une
forme régulière, et avec de nombreuses figures, il a
été apprécié très vite dans tous les pays. Un grand
nombre de mémoires sur divers organes ont été publiés à
part ou dans les collections académiques et les journaux
depuis l'époque de Gaertner. Ils ont passé plus ou
moins facilement clans les livres, suivant leur modo do
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