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PUE.MIÈHE PARTI II — CHAPITRE IH
s'ai)orçoivciit do temps en temps qu'ils se sont trop
liâtes et que des travaux plus aclievés, plus réfléchis
auraient mieux valu. Ils comprennent alors la
supériorité des mémoires sur de simples notes ou articles
dans un journal et celle des ouvrages sur les mé~
moires.
Les détails qui composent la masse des publications
mensuelles ou hebdomadaires ont sans doute^des avantages
momentanés, mais il est rare qu'ils donnent une
idée assez claire d\in sujet, du moins quand il a de
l'importance. On ne peut aborder dans une note que
certains côtés d'une question, et même, assez souvent,
l'auteur s'étant pressé dans ses recherches n'a vu qu'un
seul de ces côtés. Les accessoires, les doutes et les
preuves ne sont pas exposés comme il le faudrait.
Evidemment, des mémoires plus développés, ayant un
plus grand nombre de figures, et dans lesquels une
question est envisagée sous plusieurs rapports, valent
mieux. Un bon mémoire compte à peu près comme
un ouvrage, au double point de vue de la science et de
la réputation do l'auteur. , Cependant un véritable
ouvrage, dont le titre seul indique l'unité de conception
et d'exécution, lui est supérieur. Que ce soit
une monographie de groupe ou d'organe, une flore,
un Genera, un Species, ce sera toujours un ensemble
coordonné, méthodique, résumant ce qu'un auteur a
pu réunir dans un travail plus ou moins prolongé.
C'est quelquefois l'expression motivée d'une idée
nouvelle, ou plus souvent l'exposé de travaux considérables,
ou même le résumé et le couronnement,
pour ainsi dire, d'une longue carrière scientifique.
Dans tous les cas, un ouvrage original commande l'attention.
MANIERE DE PREPARER LES OUVRAGES DE BOTANIQUIÎ 29
Grâce à l'obligation do traiter un ensemble, de le bien
diviser et do suivre un plan régulier, les autours se montrent
ordinairement plus habiles dans les ouvragoe s o1u e
dans les mémoires. La preuve en est que les grands
])olanistes sont cités comme ayant fait tels ou tels
ouvrages, quelquefois même un seul, sans qu'on s'inquiete
des mémoires qu'ils ont publiés. Gaertjier est
Tauteur de l'ouvrage classique sur les fruits. Antoine
Laurent de Jussieu est l'auteur du Genera, De leurs
mémoires, avant et après, on ne parle guère, ou peutetre
on s'étonne de les trouver si inférieurs aux
ouvrages. Cavanilles, Jacquin, Auhlet, Ledebour, etc.,
ont publié des ouvrages toujours mentionnés. Qui
s'inquiète de leurs mémoires? D'après les catalogues,
Payer a fait trente-quatre mémoires ou articles : on no
connaît plus de lui que l'organogènie de la fleur, en
deux volumes. Si nous remontons à des temps anciens
et aux plus grandes illustrations ])otaniques, nous
verrons la même différence. Tournefort a mis quatorze
mémoires dans les volumes in-quarto de l'Académie des
sciences de Paris. La plupart des botanistes l'ignorent,
tandis que tous ses ouvrages sont bien connus. La réputation
prolongée de Linné est due également à ses
ouvrages. Les nombreuses dissertations qu'il a publiées
successivement et qu'on a réunies sous le nom de Amoenitates
academiem n'ont pas le même mérite, si ce n'est
sous le rapport du style. On y voit des productions
superficielles, assez indignes du grand homme, et des
comparaisons forcées, ou des hypothèses singulières,
qui étaient insoutenables même lorsqu'elles ont paru (1).
On y trouve jusqu'à des théories contraires aux opi-
(1) Oratio de ielhcris hahiiahilis incremento^ § IG. — Metamorphosis
plantarum {Amoen, acad., iV, p. 368).
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