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toujours d'accord et si les usages étaient bien fixés dans
les livres d'histoire naturelle ; mais nous allons voir
qu'il y a souvent des causes d'incertitude.
§ 2. — GUAMMATUE ET OKTIIOGIlAPliro.
Voici, en matière grammaticale ou d'orthographe,
quelques-uns des cas douteux qui se présentent.
Les noms adjectifs d'espèces, tirés d un nom d'homme
ou de localité, doivent-ils être écrits en commençant par
une grande lettre ou par une petite ?
Les anciens botanistes, tels que Clusius, C. Bauhin,
Tournefort, mettaient toujours une grande lettre aux
noms tirés de localités : Amm Byzantimm (Glus., Hist.,
1. IV); Seseli Creticmi (Bauh., Pin., 1, IV); Hieramm
^/^mm(Tourn., 472). Ils ne donnaient guère
la forme adjective aux noms d'hommes. On rencontre çà
et là dans leurs ouvrages des noms au génitif, comme
Oiusii, mais je n'ai pas trouvé d'exemples de la forme
OUsiana ou clusicma. Probablement ils auraient mis
dans ce cas une lettre capitale, puisque Tournefort écrivait
Gampanula PersimfoUa {Inst., p. 3), à cause du
nom propre Persica,
Linné mettait une grande lettre aux noms tirés d'un
nom d'homme : Antliolyza Meriania {Sp, pL^ éd. 2,
p. S4), et une petite aux noms tirés d'une localité ou
d'un pays : Iris susiam et / m fiorentina ( ibid. p. ).
Beaucoup de bons auteurs ont fait de même, par exemple
Kunth pL mcp, III, p. 256, 261), de Martius
(Nov. Cren., II, p. IS, 83, 119), et Koch (Syn. fl, germ.^
éd. 2, V. II, p. 297, 170, 171). Lamarck a mis presque
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QUESTIONS Dl:: i)ÉTAli. SUK L'ORTHOGRAPHls ETC.
toujours une grande lettre aux noms tirés de localités
{ D i e t . , I I , p. 235, m , p. 256, 257, etc.), mais on trouve
quelquefois, à la môme page, de grandes et de petites
' ettres pour des cas identiques [Diet., H, p. 639), et en
général sa rédaction dans ces détails est si négligée
qu'elle ne peut pas faire autorité (1). De son temps on
employait encore rarement la forme adjective pour les
mots tirés de noms d'hommes. Willdenow a été un
des premiers à l'adopter et il mettait une grande
lettre : Melilotus KoeMana et Melilotns Petit'pierreana
{Enum., p. 790). A la page suivante, on voit i f . eretiea,
comme l'aurait écrit Linné, linfin de Candolle, dans son
meilleur ouvrage de botanique descriptive, le Systema
et dans le Prodromus, a constamment mis des lettres
capitales dans les deux cas, de noms d'hommes et de
lays : Delpliinimn Olimriannm (Syst,, I, p. 3-ii), yietc^a
Japoniea (ibid., p. 384).
On a critiqué ce système comme d'une mauvaise latinité.
J'avoue ne pas comprendre l'objection. Si l'on
jette un coup-d'oeil sur des inscriptions romaines de
l'époque classique, on voit tous les mots en lettres capitales
(2), et les initiales S. P. Q, 11. sont bien connues.
A la Renaissance, les érudits peuvent avoir adopté des
capitales dans certains cas, des petites lettres dans
d'autres, mais on ne peut pas prétendre qu'ils aient
écrit le latin mieux que les Romains. Dans les langues
modernes, les usages ont varié au sujet des lettres capitales.
Elles ont été autrefois à la mode, du moins en
français ; maintenant on préfère les petites lettres, mais
(1) On voit dans le Dictionnaire Cheiranthus cheiri L, au lieu de Clieiri;
Gentiana serpyllifolia, et à la page suivante Gant Linarimfolia, etc.
(2) L'Académie des Lincei vient de publier des planches très exactes d'anciennes
inscriptions, qu'on peut consulter dans les Aiti de 1875-7(>,
p a r t i e .
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