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9 0 PREMIÈRE PARTIE — CHAPITRE V
pluie ou le beau temps. Les commentaires sur les espèces
sont une porte ouverte à des bavardages, et même à
des attaques personnelles, qui ne seraient guère possibles
dans un texte ordinaire descriptif. Ces chances
me paraissent diminuer le mérite qu'on peut leur trouver
en théorie et qui se rencontre effectivement dans certains
cas.
Tri VRTIGLE XI I
CE QU'IL FAUT FAIRT5 QUAND ON IlÉSrrE SUR LA VALEUR
d ' u n groupe.
Les naturalistes, malgré le coup d'oeil et l'expérience
qu'ils peuvent avoir, hésitent souvent sur l'admission
d'un groupe à titre d'espèce ou de variété, de genre ou
de section, de famille ou de tribu.- Tantôt ce sont les
données qui manquent pour avoir une opinion, et
tantôt, au contraire, elles sont si nombreuses et si
compliquées qu'on ne sait comment se décider. Dans
le premier cas, le doute est provisoire; il sera levé
quand on aura des renseignements suffisants. Dans le
second, le doute existera longtemps, peut-être toujours,
car il y a des incertitudes tenant aux faits sur lesquels
repose la distinction des groupes. Par exemple, deux
espèces (dans le sens linnéen) ne doivent pas avoir
d'intermédiaires, mais il y a souvent des formes qui
approchent d'être des passages. Les hybrides entre
espèces ne doivent pas être indéfiniment féconds, mais
on en voit qui ne sont pas stériles à la première géné-
UESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 9 7
ration ni même à la seconde, et l'expression « indéfiniment
» porte en elle-même une cause d'incertitude.
Il existe, en outre, dans les degrés différents et peu
connus de généralité et de fixité des caractères une
cause continuelle d'hésitations. Le progrès de la science
montrera quels sont les caractères ordinairement liés
les uns aux autres; mais il y aura longtemps à cet
égard des discussions plus ou moins ardues.
Je n'ai pas mentionné les doutes qui s'élèvent dans
l'esprit d'un auteur lorsqu'il n'a vu qu'une partie des
documents qu'il aurait dù examiner. Ce ne sont pas des
doutes réels et acceptables. Ils ne tiennent pas aux faits
de la science, mais à quelque manière limitée de travailler
ou à des négligences personnelles. Les doutes
d'un avocat n'ont pas de valeur s'il n'a pas étudié toutes
les pièces d'un procès. Les incertitudes d'un botaniste
sont de même nature quand elles portent sur une
espèce dont il n'a pas vu toutes les formes connues, sur
un genre dont il voit seulement quelques espèces, ou
sur une famille dont il a examiné quelques genres.
Au milieu de causes si variées d'incertitude, il est
bon de chercher des règles pour se diriger d'une
manière uniforme dans les mêmes circonstances. Ces
règles peuvent découler, ce me semble, de deux
principes :
1° Ne pas changer la nomenclature à l'occasion d'un
doute, surtout d'un doute venant d'une manière incomplète
de travailler. Coordonner les groupes de telle
sorte qu'on puisse, plus tard, adopter une opinion sans
avoir trop d'explications à donner ou de synonymie à
débrouiller.
Ces deux principes conduisent à des manières de
faire un peu différentes, suivant qu'il s'agit des espèces
De Candolle, La Phylograjihie. 7
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