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•qui est ordiiiairomejit moyeiiiie, au milieu de J'éimméralion,
tandis que dans raiilre système, la forme commune
étant la première, confondue avec le caractère
spécijique, les autres formes, qui divergent dans des sens
opposés, se trouvent, à la suite les unes des autres, d'une
manière peu naturelle. Il y a doue tontes sortes de motifs,
Uiéoriques et pratiques, pour éiiumérer et classer
les variétés spontanées, comme on énumère et on
classe les espèces dans les genres et les genres dans les
familles.
L'autre mode, habituellement suivi par Linné, a
cependant quelquefois" do l'avantage. Il mérite d'être
encore employé dans certains cas d'une nature exceptionnelle.
Par exemple : pour éviter de créer un nouveau nom.
Ainsi (1), je me suis vu dans la nécessité de changer le
nom de Linné, Empetmm nigrum, ou de- le cojiserver
en admettant des variétés p et y. On a découvert, en
effet, des formes à fruits rouges, que personne n'oserait
séparer comme espèce, à moins d'oublier ce qu'on a
observé dans des cas analogues où la fécondation est
fertile entre des pieds à fruits noirs et à fruits rouges. Le
plus logique aurait été de constituer l'espèce indépendamment
de la couleur du fruit, avec : 1° une variété noire;
une rouge, à feuilles pubescentes, et 3° une rouge,
à feuilles plus ou moins glabres ; mais alors le nom spéciiique
de nigmm L. aurait choqué singulièrement la
majorité des variétés ayant les fruits rouges, et Linné
n'ayant pas pu dire s'il approuvait la réunion en une
espèce, puisque, à son époque, on ne connaissait pas
les formes à fruits rouges. Le système de maintenir
(1) Prodronms, XVJ, sect. 1, p. îio.
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 79
EmjMrum nignm L. comme nom. spécilique et « sousentendu
, puis d'énumérer comme [3, y, o les variétés
nouvelles à fruits rouges, représente mieux l'opinion
de Linné et les faits découverts après lui, tout en évitant
la création d'un nom.
Dans le cas de variétés cultivées, il serait absurde de
constituer le caractère spécifique sur des aberrations
factices, qui peuvent, d'un jour à l'autre, aller jusqu'à
des formes génériques nouvelles. Ouest obligé de les
traiter comme secondaires, la forme spontanée étant
..'espèce ou l'a sous-entendu d'une série de formes.
Dans une monographie complète, on pourrait donner aux
formes cultivées des signes particuliers, en les mêlant
avec les variétés spontanées selon leurs ressemblances,
ou bien en les séparant tout à fait, ce qui semble un
procédé meilleur.
Ajoutons que, pour la grande majorité des espèces, la
connaissance des variétés qui existent dans la nature
est ou nulle ou très incomplète. On ignore presque toujours
si des formes voisines se fécondent mutuellement
et donnent des lignées fertiles, ce qui est la condition la
plus importante pour réunir plusieurs formes héréditaires
en une espèce. Ce sera le travail de nos successeurs
de constituer véritablement chaque espèce sur
l'ensemble des formes nombreuses et rapprochées qui
existent et sur leur fécondation. Aujourd'hui, quand il
ne s'agit pas des espèces de deux ou trois régions bien
connues, nous sommes dans la triste nécessité de décrire
la première forme qui se présente à nous, la première
que les voyageurs ont récoltée, et d'apprécier, tant bien
que mal, si elle formera plus tard une espèce quand on
possédera et soumettra à des expériences toutes les
formes voisines. Avec une nomenclature aussi provi-
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