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50 PREMIERE PARTIE - CHAPITRE V
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distinction des makdies, par exemple, n'est pas assez
claire, et il y a des affections qui participent de deux
sortes différentes; cependant les médecins admettent
toujours des classes naturelles de maladies, on raison de
caractères communs, plus ou moins importants et plus
ou moins évidents. Les géographes n'ignorent pas qu'il
y a des îles en dehors des archipels et d'autres qu'on
a de la peine à rattacher aux principaux continents.
Les littérateurs distinguent des poèmes épiques ou
didactiques, des odes, des tragédies, des comédies, des
chansons, etc., quoique certaines pièces de vers
soient difficiles à classer. C'est que l'évidence des
groupes doit primer, comme en général les faits principaux
ou les idées principales doivent primer les secondaires.
Yoilà ce qui est vrai. N'oublions pas cependant les
difficultés et les objections. On est obligé d'en tenir
compte dans les descriptions de groupes, et cette condition
est souvent une complication ou un embarras dont
nous aurons à nous occuper.
ARTICLE II
DANGER DE DÉCRIRE UNE PARTIE D'UN GROUPE POUR SON ENSEMBLE
ET DE CROIRE A L'EXISTENGE DE TYPES PROPRES
A DES DESCRIPTIONS.
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La figure de rhétorique dans laquelle onprend la partie
pour le tout est admissible en poésie, mais dans les
sciences elle est absurde, à moins qu'il ne s'agisse de
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS 51
choses identiques dans toutes leurs parties. Les groupes
d'êtres organisés ne sont nullement dans ce cas. Les
individus d'une espèce diffèrent ; les espèces d'un genre
et les genres d'une famille diffèrent également. Pour
décrire chacun de ces groupes, il est indispensable de
s'appuyer sur tous les éléments qui le composent. Il
faut les avoir étudiés un à un, ou que d'autres les aient
étudiés convenablement pour pouvoir saisir les caractères
propres à constituer un groupe supérieur. C'est
une des nécessités de la description de choses collectives.
On ne peut pas décrire une ville au moyen d'une rue,
fùt-elle grande et centrale ; ni le caractère d'une nation
d'après quelques individus ; ni une école de peinture
d'après deux ou trois tableaux. Il faut voir les extrêmes
et les moyennes. Un groupe ne peut être caractérisé et
détaché des groupes voisins que par un travail fait
soigneusement, sans théorie préconçue.
Lorsque toutes les unités ont été examinées aussi
bien que l'état de la science le permet, non seulement le
groupe est constitué, mais il en résulte encore la conception
d'un état moyen qui est le type du groupe. Certaines
des unités peuvent en approcher. Ce sont des
représentations matérielles du type idéal véritable. On
peut dire : Reprends telle espèce pour type du genre, ou
tel genre comme type de la famille, parce que précisément
c'est reconnaître que le type n'est pas cela et qu'on
croit en approcher. Mais on dépasse la vérité en disant :
telle espèce est un type, tel genre est un type. Dans ce
cas, les prétendus types sont seulement des exemples,
des échantillons (1).
(1) Je crains d'avoir employé quelquefois le mot type dans ce mauvais sens,
comme beaucoup d'auteurs. Employer chaque mot dans le sens vrai est difficile.
On y parvient lentement. L'expression de type ou d'échantillon typique
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