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été de soigner les collections, surtont les herbiers, qui
sont à la fois des moyens d'observations et de preuves.
Les exigences modernes d'exactitude ont conduit les
auteurs jusqu'à mentionner s'ils ont vu un échantillon
authentique et dans quel herbier ils l'ont vu. La
synonymie a des règles précises, qui assurent la loi de
priorité des noms et constatent l'histoire bibliographique
des groupes. Grrâce à cet ensemble d'innovations, les
livres de botanique ont été de mieux en mieux rédigés.
C'est du moins le sentiment qui résulte de leur emploi
quand on ne donne pas trop d'importance aux ouvrages
m^il faits, dont il existe toujours un certain nombre à
chaque époque. Les bons auteurs, de cinquante en
cinquante ans, accusent un progrès qui me paraît
incontestable (1).
Sachons profiter de cette marche de la science pour
apprécier le bien et le mal dans les tendances ou les
procédés actuels de description. Les moyens de mieux
voir, de mieux constater, de mieux coordonner, de
s'exprimer plus nettement et de laisser plus de preuves
à l'appui des assertions, voilà ce qui est dans le courant
séculaire du développement. L'opposé, c'est-à-dire
ce qui embrouille, confond, diminue Texactitude ou
rend les preuvesplus difficiles, marche contre l'évolution
naturelle. Notre esprit doit se plier à cette idée et s'en
servir. C'est par là qu'on devine ou qu'on juge quels
changements sont des progrès. J'en donnerai souvent
la preuve dans ce qui suit; mais, pour me faire bien
comprendre dès à présent, je citerai quelques exemples.
La marche de la botanique depuis trois siècles a été
de multiplier les groupes naturels subordonnés les uns
(1) Pour les détails à l'appui de cette assertion, voir à la fm de la
première partie le chapitre intitulé Tableau chronologique.
EVOLUTION DES OUVRAGES DE BOTANIQUE 7
aux autres. Entre les classes principales et les variétés
ou sous-variétés, on a reconnu et constitué dix ou douze
degrés résultant d'affinités plus ou moins grandes.
Ajouter à ces degrés de la hiérarchie, en se fondant sur
des caractères, c'est procéder dans le sens de l'évolution,
et effectivement il en résulte plus de clarté. Confondre
certains degrés, par exemple effacer la distinction
des espèces de Linné et des formes qu'il nommait
variétés, au lieu de définir mieux celles-ci et de créer
au besoin des sous-variétés, c'est revenir au temps de
Tournefort; c'est jeter de la confusion en assimilant des
groupes d'une valeur différente.
Les noms d'organes résultent d'une conception générale
des parties analogues de divers végétaux, comme
les noms de groupes d'une conception sur l'ensemble
des individus. Mais les règles applicables aux noms
des associations appelées organes sont loin d'être aussi
régulières et aussi reconniies que celles sur les noms de
groupes. A vrai dire, il n'existe pas encore de règles
bien reconnues et basées sur des principes pour la
nomenclature des ' organes. La loi de la priorité y
est à peu près méconnue, et la même partie reçoit des
noms différents selon l'âge, d'où résulte une multiplication
indéfinie et inutile de noms. Le progrès doit
être ici de simplifier, en appliquant le plus possible
aux organes, les règles qui ont été trouvées avantageuses
dans la description des groupes. Cette évolution
d'une branche de la science à l'imitation d'une autre est
naturelle.
Depuis l'époque de Césalpin jusqu'à nos jours, les
herbiers n'ont pas cessé d'augmenter et de subir des
perfectionnements, qui les ont rendus plus précieux
comme moyen de recherches et comme preuve des faits
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