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218 PREMIÈRE PARTIE - CHAPITRE XV
- Los anciens botanistes s Histoire. - e servaient YOlojiliers
du titre Historia plantarmh etc., pour la description
des plantes en général ou de pkntes de telle ou
telle catégorie. Le mot n'était pas heureux, puisque l'histoire
est toujours le récit de choses passées; mais l'inconvénient
n'était pas sensible à une époque à laquelle
personne ne pensait aux faits antérieurs des végétaux et
animaux. Maintenant les êtres organisés ont une véritable
histoire, qui remonte à des temps très anciens.
Elle se compose de la paléontologie, des changements
de formes (Phylogénie), des changements de propriétés
physiologiques (1), et de ceux d'habitation par
extension, retrait des limites ou migrations résultant
surtout des changements de la surface terrestre et des
climats. Une branche de la science aussi compKquée et
aussi vaste mérite bien de prendre le nom cVJdstoire,
consacré d'ailleurs par le sens du mot dans toutes les
langues. L'exposé des formes de plantes actuelles peut
se nommer tout aussi clairement description de, monographie,
mémoire sur, etc.
Soudé, se souder, soudure. — Ces mots, en français,
principalement le second, indiquent ordinairement
une adhérence d objets qui étaient primitivement distincts.
Les mots uni, adhèrent n'entraînent aucune idée
tenes sur la « Déesse Nature ». Il va plus loin, car il se montre scandalise
de ce que des chrétiens lui vouent un culte. Je regretterais d'avoir répété une
partie de ce qu'a dit Boyle, si l'on avait tenu compte de ses observations.
Mais en fait c'est après la publication de deux éditions de ses oeuvres, dans
le KViii» siècle, qu'on a parlé plus que jamais de la déesse Nature. Boyle
ne dit rien des mots naturel et surnaturel. C'est fâcheux, parce qu'il était
théologien en même temps que physicien, de sorte que ses définitions auraient
pu avoir beaucoup d'intérêt.
(1) Voir mon article intitulé : Constitution dans le règne végétal de
orouves physiologiques applicables à la géographie botanique ancienne
et moderne, dans les Archives des se. phys. et nat., mai 1874, réimprime
dañóla Revue scientifique, in-4, 1873, p. 364.
DIFFICULTÉS RELATIVES AUX MOTS ET EXPRESSIONS 219
du même genre et expriment seulement le fait d'une
liaison matérielle. Les mots latins connatus (cum natus)
et concretus (cum cretus) indiquent une adhérence
congénitale. Lorsque de Candolle, en 1813, faisait ressortir
dans sa Théorie élémentaire l'importance de certaines
unions d'organes, il ne connaissait que rarement
le mode de formation et la date de ces unions ou adhérences.
Il insistait sur ce que des organes qui paraissent
uniques, et pour lesquels on se servait alors d'expressions
imphquant l'idée d'unité, comme monophylle,
monopétale, sont en réalité composés d'éléments unis
entre eux, et comparables aux parties qu'on voit ailleurs
distinctes. Les adhérences pouvaient être congénitales
ou subséquentes; c'était bien indifférent pour le
but qu'il poursuivait de rechercher la position relative
des organes, de laquelle résulte l'organisation de chaque
catégorie de végétaux ou d'animaux (1).
C'est encore ce qu'on cherche aujourd'hui par le
moyen de l'organogènie, car il ne faudrait pas croire que
l'adhérence ou les modifications des cellules soient
d'une importance plus grande que la direction des
accroissements, qui détermine la structure des êtres.
Une conséquence toutefois des progrès de l'organogènie
(1) Puisque nous parlons ici des mots, il est impossible de ne pas remarquer
à quel point un mot mal construit ou interprété dans un sens trop littéral a
fourvoyé quelquefois les botanistes. L'expression de monopétale en est un
exemple. Appliquée à des corolles portant des lobes, elle est aussi absurde que
si l'on avait dit : les papilionacées n'ont qu'une étamine ; ou dans le règne
animal : les chauves-souris n'ont point de membres latéraux, les palmipèdes
n'ont qu'un doigt à chaque patte. Les zoologistes n'ont jamais fait de pareilles
fautes. Je présume qu'ils savent très bien aujourd'hui comment se forment les
membranes qui unissent les membres ou les doigts des animaux dont je viens
de parler, mais cela ne change rien aux idées qu'on a toujours eues sur leur
constitution organique. Comme on a toujours employé des expressions justes,
aucun zoologiste n'a été obligé de proposer de nouveaux termes, tandis qu'i
a fallu vaincre des obstacles pour substituer le mot gamopétale, exprimant un
fait, à celui de monopétale, exprimant une erreur.
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