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m iniEMlKUE PARTIE — CHAPITRE V
Décrire un groupe d'après quelques exemples, meme
d'après ceux qui paraissent approcher du type, c'est
tomber dans le défaut de prendre la partie pour le tout.
On le fait cependant, mais, selon les circonstances et
les motifs, le procédé sera approuvé, toléré ou condamné.
11 sera approuvé quand l'auteur ne pouvait pas faire
mieux. Par exemple, un botaniste trouve dans un herbier
un échantillon en bon état, qui présente des caractères
assez distincts de ceux des espèces connues pour
qu'on doive, dans son opinion, le regarder comme une
autre espèce. La description sera faite, dans ce cas, sur
une seule unité d'un groupe indéfini quant au nombre
total de ses formes. Ce ne peut être qu'une descripdon
provisoire. Elle est nécessaire, mais sujette à caution.
Plus tard, la découverte d'autres individus montrera
si le premier observateur est tombé sur une forme
à peu près moyenne ou sur une forme excentrique,
et s'il n'y a pas des transitions propres à faire abandonner
l'espèce. Quelquefois il est difficile, à cause
• de certains caractères importants, de ne pas proposer
un genre d'après une seule espèce ou d'après
quelques espèces. Aussi longtemps que la chance existe
qu'on en découvre d'autres, le genre est jusqu'à un certain
point provisoire. La méthode est mauvaise, mais
dans de pareilles circonstances on ne peut guère éviter
de la suivre.
Il n'en est pas de m ê m e lorsqu'on prend la partie pour
le tout afin d'éviter des recherches, des difficultés, des
incertitudes. C'est alors un expédient. Cela peut s'excuser
chez un professeur obligé de parler sur une famille,
est aussi employée incorrectement pour échantillon décrit par un auteur. On
devrait du-e : Échantillon authentique. Parfois le premier échantillon décrit
s'éloigne de l'état moyen, soit type de l'espèce.
DESCRIPTIONS DE GROUPES NATURELS
Où
un genre ou une espèce, sans avoir le temps de les étudier,
mais dans une publication on en jugerait tout
autrement. « Verba, volant, scripta manent. » On est
forcé de parler dans plusieurs professions, mais pas
d'écrire, excepté dans celle de journaliste.
Supposons que l'habitude de prendre la partie pour le
tout fût érigée en système, ce serait, par les raisons
énoncées tout à l'heure, un système dangereux, condamnable,
duquel résulteraient des descriptions incomplètes,
mal coordonnées et des distinctions de groupes
non motivées (1).
Nos réflexions sur la nécessité d'examiner tôt ou tard
tous les éléments de chaque groupe font entrevoir un
avenir assez sombre pour la botanique, au moins en ce
qui concerne les espèces. Il est évident qu'on connaît
déjà passablement les unités composant les classes et
même les familles, mais celles des espèces ne seront
jamais entièrement connues, puisqu'elles sont en
nombre incalculable et se succèdent continuellement.
Le travail de constitution et de correction des variétés et
des espèces est absolument illimité. Les contestations
à leur sujet n'auront pas de fin.
Je cherche quelquefois à me consoler de cette perspective
et voici comment. Lorsqu'on aura accumulé une
montagne encore plus haute de synonymes et de discussions,
l'embarras sera si gi'and pour choisir les noms
des plantes dans cette masse, qu'on demandera de tous
( 1 ) La création d'un grand groupe (espèce étendue, grand genre, grande famille)
peut venir de ce qu'un auteur ayant vu toutes les unités et observé des transitions
a formé une seule association. Si l'on vient ensuite à jeter un coup d'oeil
sur quelques-unes des unités, il est possible qu'on rencontre seulement des
fragments propres à constituer des groupes moins vastes. L'assurance avec
laquelle certains botanistes critiquent des familles, des genres ou des espèces
dont Ils n'ont pas étudié lous les éléments est assez singulière;
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