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§ 3. ABRÉVIATIONS.
Il y a des Icrmes, des mots, des noms d'auLcurs et de
titres d'ouvrages qui reviennent si souvent qu'on est
porté à les abréger. La seule règle sur ee point
tarait être qu'une abréviation doit se comprendre facilement,
Je veux dire que la grande majorité des botanistes
doit pouvoir la comprendre k première vue, sans
hésitation. Lorsqu'une abréviation n'est pas très usitée
dans la science, il ne suffit pas qu'une explication en soit
donnée quelque part dans Touvrage. On consulte les
livres de botanique plus qu'on ne les lit, et il faut pouvoir
comprendre un passage ou une citation immédiatement,
sans être obligé de la chercher dans la préface ou dans
des notes. Les botanistes écrivent en différentes langues,
et les abréviations doivent pouvoir être comprises par
les étrangers, à moins qu'on ne prétende cantonner les
livres dans un-seul pays, ce qui serait ridicule à notre
époque. Il y a aussi des usages qui remontent aux
Romains, qu'on a suivis lors de la renaissance et qui ne
sont pas à dédaigner, surtout dans les textes et avec
es noms de botanique en langue latine.
C'est en réfléchissant à ces conditions générales que
nous avons recommandé, en 1867, dans r article 52 des
lois de la nomenclatiLTe, d'abréger les noms suivant
l'usage de Linné, Lamarck, de Jussieu, Endlicher, etc.,
qui est celui des Latins, en mettant les premières lettres,
ordinairement celles qui composent la première syllabe,
et le commencement de la seconde : Jnss. pour Jussieu,
Cfaertn. pour Gaertner, etc., sans Vouloir rônoncer à
Q U E S T I O N S DE DÉTAIL SUR L'ORTHOGRAPHE, ETC. 273
quelques abréviations plus grandes, telles que L. pour
Linné, ou mal faites, mais extrêmement connues, comme
DG, pour De Gandolle. J'ai montré (1) qu'en s'éloignant
de l'usage, par exemple, en abrégeant le nom Hooker
par Ilkr au lieu de Hook., on tombe dans de véritables
énigmes, 47 voyelles ou diphtongues pouvant être supposées
entre une consonne et la suivante. Le Congrès
approuva, sans la moindre hésitation. Cependant on voit
encore des auteurs qui suivent des procédés différents,
par exemple, celui d'omettre les voyelles, sans se douter
qu'ils ne sont pas compris.
Ce système, si incommode, provient d'une notion de
linguistique vraie, mais qui ne doit pas être appliquée
dans le cas dont il s'agit. Assurément dans la formation
historique des mots et dans leurs variations selon les
dialectes ou les formes grammaticales, les voyelles ont
moins d'importance que les consonnes. C'est tellement
vrai qu'en hébreu elles ne s'écrivaient pas. Mais pour
les noms propres, une voyelle a autant d'importance
qu'une consonne. Ainsi un individu s'appelant Mi^rtens
est aussi différent d'un Mortens que s'il s'appelait Jacobi.
Il est donc aussi important de donner les premières
voyelles que les premières consonnes. En général savoir
les premières lettres, consonnes ou voyelles, est ce qui
cermet de chercher un nom dans un dictionnaire ou
dans une liste d'auteurs. Si l'on n'a pas ces premières
ettres on peut hésiter et errer indéfiniment.
L'autre genre de fautes, sur notre nom, par exemple,
m'a paru si bizarre que j'en ai cherché l'origine.
Elle tient probablement à ce que jadis, et aujourd'hui
encore de temps en temps, on a confondu ou l'on confond
(1) Lois de la nomenclature^ éd., p. 59,
D E GANDOLLE, La Phytographie.
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