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36'j DEUXIÈME PARTIE — CHAPITRE XXIX
existent sur beaucoup de plantes officinales ou économiques
montrent le fâcheux effet de ce défaut de connexion
avec les herbiers. La supériorité de ceux-ci,
comme moyen d'étude et moyen de preuves, est tellement
évidente, qu'il est nécessaire d'en parler plus en
détail.
ARTICLE II
DES HERBIERS EN GENERAL ET DE LEUR SUPÉRIORITÉ SUR TOUTE
AUTRE COLLECTION ZOOLOGIQUE OU BOTANIQUE.
Les herbiers servent : à connaître exactement les
noms des plantes; 2° h fournir les matériaux nécessaires
aux descriptions; 3° à donner des preuves ou explications
sur les descriptions déjà publiées.
C'est un genre de collections supérieur à ce qu'on
possède en zoologie. Les plantes sèches sont dans un
état complet ou à peu près, tandis que les coquilles,
squelettes ou animaux empaillés, ne montrent que certaines
parties des êtres. Elles ont ordinairement plusieurs
fleurs ou graines, ce qui permet de refaire les
dissections pour les vérifier. Les échantillons sont si
peu altérés, qu'il est facile, au moyen d'une simple
immersion, devoir les organes les plus petits ou les plus
délicats. Dans certains cas, on les voit mieux que sur
la plante vivante ; par exemple, quand il s'agit d'ovules
dans une matière pulpeuse, ou de membranes que la
dessication sépare très nettement.
Si r on compare les collections de plantes sèches à
PREUVES DE L'EXACTITUDE DES DESCRIPTIONS 365
celles de plantes vivantes, les avantages sont plus balancés
qu'on ne le croit en général. Dans un herbier
vous voyez simultanément des échantillons d'espèces
voisines, et aussi de localités différentes, d'âges différents
ou d'états différents de la même espèce. Yous savez
le nom de la plante, si l'herbier est bien déterminé,
et vous remontez directement aux auteurs qui en ont
parlé. Vous êtes sûr de l'origine, qui est indiquée par
l'étiquette. De son côté la plante vivante donne plus de
moyens pour certaines observations anatomiques. Elle
permet de mieux décrire certains caractères peu importants,
comme la couleur, l'odeur, etc., mais les
plantes, dans la campagne, no sont pas nommées, et
dans un jardin botanique elles le sont souvent très mal.
On rirait au dépens d'un zoologiste qui décrirait les organes
intérieurs de l'âne pour ceux du cheval, ou du
: ièvre pour ceux du lapin. En botanique ces confusions
ne sont pas très rares, à cause des noms faux ou douteux
qui abondent dans les jardins. L'origine géographique
des plantes y est presque toujours incertaine ou inconnue.
Les individus sont souvent modifiés par la culture
et le métissage. Rarement on voit les fruits avec les
fleurs; rarement plusieurs individus de la même espèce
ou plusieurs espèces voisines ; plus rarement encore
on permet aux botanistes de cueillir assez d'échantillons
d'une plante exotique pour qu'il puisse l'examiner
à son gré et conserver des preuves de son travail (1).
Quand on songe à ces différences, on est surpris de
voir les anatomistes et les physiologistes si froids en ce
(1) La répugnance avec laquelle la plupart des horticulteurs laissent cueillir
un échantillon est quelquefois très comique. Elle est peu fondée, car il s agit
de neurs qui tomberont le lendemain, fanées ou pourries, tandis que, mises
dans un herbier, les botanistes en profiteraient pendant des années, et le nom
de l'horticulteur serait mentionné dans les livres.
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