Ml m^i
f." : z:
m
PREMIERE PARTIE — CHAPITRE XIV
quoique beaucoup do termes client un sens vulgaire inconleslable
ou un sons géométrique, quelque botaniste
peut avoir donné pour l'un d'eux une définition mal
faite. S'il s'est éloigné de l'usage ou, — ce qui est plus
grave, —• de la définition des géomètres, on fait bien de
choisir le sens ordinaire ou le sens mathématique.
D'autres termes, plus ou moins spéciaux, ont été pris
par les botanistes dans des sens un peu diflerents ou
même très diflerents. Dans ce cas, il est à propos de remonter
aux définitions les plus anciennes, jusqu'à celles
de Linné, créateur du style botanique moderne. On
trouve à ce procédé deux avantages : l'un de suivre la
loi de priorité, qui est commode et impartiale ; l'autre
de mettre son style enharmonie avec celui de ses prédécesseurs
, d'où il résulte que les comparaisons de phrases
et do descriptions seront plus faciles. Un botaniste vivant
aujourd'hui est bien obligé de connaître les expressions
employées il y a cinquante ans par Lindley,
de Gandolle, Brov^n, etc., à cause de la quantité d'ouvrages
de ces auteurs qu'il doit consulter, et il trouve
l'explication de leurs termes dans VIntroduction to lotany,
de Lindley (éd. 2, 1835) ou la TMoHeélémentaire
de la J)ota7iiqiie, par de Gandolle (éd. 1, 1813; éd. 2,
1819; réimprimée en 1844). Mais ces auteurs euxmêmes
sont partis de Linné, PJiilosopMa hotanica [i)^
ouvrage indispensable, qui donne la clef de beaucoup de
descriptions, et auquel on remonte lorsqu'un terme a été
dénaturé ou employé dans plusieurs sens.
Malgré ces règles d'interprétation, il y a des cas assez
embarrassants dans lesquels on a de la peine à suivre
(1) Il est bon de se défier des éditions publiées après la mort de Linné,
en 1778. Elles présentent, çà et là, des changements qui ne sont pas des
améliorations.
DIFFICULTES RELATIVES AUX TERMES DE BOTANIQUE
- - - -- rrro i
Linné, parce qu'il a été obscur, ou qu'on s'est éloigné,
dans l'usage, d'une de ses définitions. J'en citerai quelques
exemples, mais il convient d'abord de faire une
réflexion qui s'est présentée déjà pour les noms d'organes.
On a multiplié outre mesure les mots techniques.
Quelques botanistes ont eu la pédanterie de donner
des noms spéciaux à des formes, consistances, couleurs,
etc., qui ne sont ni bien tranchées ni fréquentes,
et ils ont donné même des noms peu intelligibles, tirés
d'auteurs latins peu connus ou de comparaisons peu
claires. Un bon descripteur évite ces termes bizarres et
obscurs. Il se sert plutôt d'un adjectif ordinaire, ou même
d'une périphrase.
9 EXEMPLES DE TERMES DONT LE SENS A VARIÉ.
Glaucns et prainosus. — Ces deux mots ne sont pas
mentionnés par Linné {PML hot.). Il ne parle même
pas, dans ses descriptions (/S^;. plant., Ilort, cliff,), de
la poussière des feuilles du Brassica commun. Avant
..ui, J. Bauhin disait [Hisi., II, p. 831) : cmsio nehulm
aspersu glauca sunt. L'emploi du mot glcmcus s'est répandu
dans le siècle actuel, mais on l'a appliqué, par
négligence, tantôt à une certaine couleur, maL définie,
tantôt à cette couleur combinée avec la présence d'une
poussière superficielle. C'est une source de confusion et
d'erreurs, notamment pour les physiologistes qui cherchent
les plantes dans lesquelles se produit une matière
pulvérulente.
D'après les dictionnaires latins, glaimis signifiait la
couleur verdâtre de la mer, et comme c'est une teinte
¥
•W'T
^JLU
ritf)
fiiV'f
mi