vili PREFACE PRÉFACE IX
abandonner. La science étant de tons les pays et les
botanistes ayant à consulter souvent des livres
écrits dans une langue qui n'est pas la leur, j'ai
envisagé le style botanic[ue d'une manière générale,
dans les principales langues, surtout en latin.
Pour ce qui concerne celui-ci, j'ai dû faire ressortir
la supériorité de Linné, en m'appuyant sur une
étude littéraire de ses ouvrages.
Il m'a paru convenable de développer plus qu'on
ne l'a fait jusqu'à présent la manière de préparer,
de rédiger et de publier les ouvrages de botanique.
Je fais voir à quel point certaines parties de la
science sont, en général, mieux exposées que d'autres
dans les livres, et comment les auteurs pourraient,
en suivant de bons exemples, améliorer
leurs rédactions. J'insiste sur les preuves qu'ils
doivent fournir des descriptions, car l'esprit positif
qui domine aujourd'hui nous rend de plus en plus
exigeants à cet égard.
L'attention que j'ai donnée à certains genres d'ouvrages,
plutôt qu'à d'autres, n'est pas l'effet d'une
préférence de ma part ou d'une imitation des auteurs
qui ont écrit sur la phytograpMe. C'est la
conséquence de réflexions sur la durée relative des
ouvrages appartenant aux différentes branches de
la botanique; sur leur influence inégale les uns à
l'égard des autres ; sur ce que les ouvrages de classification
et description de groupes doivent finalement
réunir tous les détails contenus dans les
publications d'une autre nature ; enfin, sur la perfection
plus grande de ces descriptions de groupes.
qui autorise à les recommander comme exemples
dans les autres parties de la science.
La durée des livres de botanique dépend plus du
sujet dont ils traitent que de leur mérite intrinsèque.
C'est triste, c'est injuste, mais le classement
et l'emploi d'une bibliothèque spéciale, comme celle
où le vis depuis nombre d'années, me force d'en J
convenir.
Voici, par exemple, des rayons remplis d'ouvrages
de physiologie. Excepté quelques bons résumés modernes
et quelques mémoires publiés depuis une vingtaine
d'années, presque tous sont oubliés. J'aperçois,
il est vrai, deux petits volumes qui brillent comme
des étoiles dans ce milieu obscur : la Statique des
végétaux de tiales et les Eeclierches chimiques sur ta
végétation de Théodore de Saussure. Ceux-là ont
servi de base à la physique et à la chimie végétales,
et ils sont si bien faits qu'on les consulte toujours.
Ajoutez Duhamel, car des expériences originales et
exactes conservent longtemps leur valeur, mais la
multitude des autres ouvrages anciens de physiologie
ne laisse, il faut en convenir, que l'impression
de choses vagues, diffuses, souvent hypothétiques,
presque toujours contraires aux données actuelles
de la physique et de la chimie. On les ouvre bien
rarement aujourd'hui.
Jetons maintenant un coup d'oeil sur une division
différente, celle des livres d'anatomie. Plusieurs,
très modernes, ont été mis soigneusement à la
portée de la main, tandis qu'un nombre bien plus
considérable d'ouvrages qui n'ont pas plus de trente;