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20G P R E M I E R K PARTIF: - CHAPITRE XIV
y a i i u o l i o r L a f a i r c p o u r sc supposer au centre d^mc
Spil'O.
i/eliort se fait si aisément dans plusieurs cas analo^
gués <iu"on ne peut guère s'arrôLer à cetLe objecLion. Y
ii-l-il un paysaiî qui ne comprenne très vite que pour
designer la rive d\m lîeuve, il fauL se supposer dans le
fleuve, avançant avec lui? Nos paysans suisses ne se
trompeuL meme pas sur les rives gauches ou droites des
lacs, maigre Tabsence de courants. Ils font le double
oHbrt de se supposer dans le lac et de réfléchir à Tissue
de ses eaux. Si Ton parle d'un escalier qui tourne à
droite ou à gauche, tout le monde ne comprend-il pas
qu'on se suppose montant Tescalier? L'aile droite et
Taile gauche d'un édilice sont les deux côtés qui se
Irouvent à droite et à gauche, en se supposant aumiJieu
de la façade, placé comme elle, et regardant pour ainsi
dire comme elle par ses portes et ses fenêtres. Dans une
assemblée, le côté gauche est à la gaucho du président,
qui personnifie la réunion. L'aile droite et l'aile gauche
d'une armée sont la droite et la gauche selon la direc«
tion de la marche, et Fadversaire, qui voit en sens opposé,
110 s'exprime pas autrement. Quand un officier commande
à un peloton : Tournez à droite, cela signifie
tournez à votre droite à vous. Certes, dans ce cas, on
fait un effort bien grand, puisqu'on oublie sa propre
personne, et cependant on n'hésite pas. C'est qu'il
existe un sentiment naturel très juste de voir les objets
en eux-memes; de se mettre à leur place pour les décrire;
s'ils marchent, de marcher avec eux ; s'ils grandissent,
do suivre le sens de leur extension. Cela vient
de ce que les coi'ps extérieurs ont des positions variées,
siius rapports intimes avec l'observateur. Plus ce dont
on parle est mobile ou analogue à nous-méme, ayant,
D I F F I C U L T É S RELATIVES AUX TERMES DE BOTANIQUE 207
lar exemple, des membres, une tète, j)lus on trouve
commode de se supposer à la place de l'objet et dans son
centre. Une spirale qui s'élève grandit dans un sens
qu'on rapporte sans trop de difficulté à elle, plutôt qu'à
nu spectiîteur dont la position au deliors est complètement
fortuite. Si l'objet n'est pas animé, on cherche à
lui trouver des analogies avec ceux qui ont des membres,
une tete; et l'analogie s'offrant vite à l'esprit, on trouve
une gauche et une droite, un sommet et une base.
l)\après ces réflexions, les zoologistes qui indiquent
la torsion d'une coquille d'escargot en se supposant au
fond et regardant vers l'ouverture sont dans le vrai, ils
suivent le sens du développement de l'animal. L'observation
est facile en inclinant le petit bout de la coquille
du côté de soi-même.
Cette discussion me ramène à l'opinion de Linné,
qui, dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, a eu
l'idée la plus juste et la plus conforme aux principes de
l'histoire naturelle. On est obligé d'en convenir, quoique
dans les exemples de spirales qu'il cite, il ait fait de
singulières erreurs (1). Dans l'état actuel des choses
que faut-il conseiller, pour éloigner ou diminuer les
inconvénients de la confusion malheureuse qui existe?
Les jeunes botanistes prendront peut-etre le parti de
suivre Linné et la majorité des auteurs. Quant aux savants
qui ont adopte le système contraire, je ne saurais
leur conseiller de changer. Ce serait augmenter les difficultés,
puisqu'on serait obligé de savoir que tel a dé-
( I ) Dans la famille des Apocynées, où le sens des estivaiions contournées
do la corollo est très constant pour chaque genre ou au moins chaque sousgonrc,
j'iu constaté {Prodr. VIll) qne la direction des lobes do la corolle dos
Vinca Qi Raiùwolfia est le contraire de ce que dit Kiimo. Quant au Nerncrn,
il est exact. D'autres i^enrcs qu'il cite ont une prcfloi'aison valvaire! Il y a
erreur sur la tige du Ilumuliis et sur d'autres. (Voir DC., Physiol. p. 8^(0.
comparé à Linn. Phil.^ éd.^ [i. 103.)
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