lignes , lesquels se recourbant en avahf%
viennent aboutir presqu’au bord même du
prepuce. Ces crochets , assez gros à leur
insertion, se terminent en une pointe surmontée
d’un petit bouton jaune et semblable
aux anthères de certaines fleurs. Le prépuce
entier est garni, en outre , de très-petites
pointes blanches, cartilagineuses et recourbées
vers la racine de la verge. D’après cette
conformation singulière, 'il y a liéu de croire
que l’accouplement des jerbos a , comme
celui des chats, des instans douloureux, ou
même que le gland , une fois gonflé dans la
vulve, ne peut en être retiré qu’au bout de
quelque temps, ainsi qu’il arrive aux chiens.
Avec un grand appareil , relativement à
la petite taille des jerbos, dans les parties de
la génération, l’on peut présumer qu’ils sont
très-ardens en amour. Il paroît qu’ils sont
également féconds ; car ils sont nombreux en
Arabie, en Sjrie , en Egypte et en Barbarie.
Il est prôbable que dans leNord, ces facultés
s’affoiblissent ; je conjecture même qu’ils s?y
engourdissent pendant la saison la plus rigoureuse,
et que,j)ar cette raison,-ils doivent
beaucoup moins se propager que dans les
pays méridionaux.
Pendant mon séjour, ou pour mieux dire,
pendant mes courses en Egypte , j’ai ouvert
des jerbos ; mais comme le temps manque
presque toujours dans ces sortes de voyages ,
jem’étois contenté de voir que l’intérieur de
ces animaux , si singuliers par leurs formes
extérieures , n’oifroit rien d’extraordinaire.
Mon principal but étoit, plus particulièrement,
de constater qu’ils n’avoient qu’un seul estomac,
et par conséquent qu’ils n’avoient pas
la faculté de ruminer. Cela répondoità l’une
des questions qne Michaelis., professeur à
Gottingue , avoit adressées aux voyageurs,
envoyés en Orient par le roi de Danemarek;
savoir si le jerbo étoit une bête ruminante
(i) ? Question dérivant toujours de
la même méprise, qui avoit fait confondre le
jerbo avec le daman-israël , ou le schalàrt
des Hébreux. Quelques individus, conservés
dans l’eau-de-viç étoient destinés à suppléer
dans la suite à ce que je n’avois pu décrire.
Mais un long séjour dans la liqueur, etdiff'é-
rens transports avoient altéré les viscères, au
point qu’ils étoient presque également livides,
amollis et macérés. Le sujet le mieux
(x) Les Voyageurs savans et curieux, ou Tablettes
instructives, tome 2 , page 321.