lands (i) rasent en tout temps la surface des
eaux pour y surprendre les petits poissons de
mer qui y entrent; j’y ai v u aussi des foulques (2)
et des pélicans (3). Sur le bord oriental est
un vaste bâtiment carré, dont la construction
est la même que celle de la factorerie fran-
coise à Alexandrie; c’est celle de tous les
caravanserai's, en Egypte, hockals ,* mais en
lui donnant le nom d’hôtellerie (4), il faut
convenir que quelques voyageurs ont fait
trop d’honneur à un lieu où l’on ne trouve
absolument autre chose qu’un puits d’une eau
détestable.
L ’on nomme cet endroit Maadié 3 ce qui
signifie passage. Dans l’intention de découvrir
les vestiges de l’ancienne Héraclée ,
dont le docteur Shaw détermine la position
par celle de Maadié 3 j’ai visité avec exactitude
ce bâtiment ainsi que ses environs ;
mais soit qu’Héraclée ait eu un autre em-
( 1 ) Mouette cendrée. Buffon 3 Hist, nat, des Ois. —
Zariis canus. Ii.
(a) Foulque. Buffon, Hist. nat. des Ois; et pl. enlum.
n°. 197. — Fulica atra. Tj.
(3) Pélican. Buffon, Hist. na.t. des Ois. et pl. enlum.
n°. 87. — Pelicanus onocrotalus. 1/.
(4) Corneille le Bruyn.
placement., soit que lés sables èn aient caché
les ruines, je n’ai rien apperçu qui indiquât
des bâtisses d’un temps reculé : la
maison, construite en pierres blanches et peu
dures , est toute moderne. A l’exception de
la porte, à la construction de laquelle on a
employé un grand morceau de granit et un
autre fragment de marbre gris chargé de
sculpture, l’on n’y voit rien d’antique. Mais
à une demi-lieue plus loin f l’on remarque
sur la côte des murs anciens et des débris
que l’oeil peut suivre, par un temps calme,
fort avant dans la mer,,et ce sont-là vraisemblablement
les traces d’Héraclée.
Après, s’être. reposé quelques heures à
l’ombre des murailles du bâtiment de Maadié
3 on gagne Ja plage,: elle est si basse dans
ce golfe, car depuis ¿dboukir la mer forme
un vaste enfoncement, que* sans des digues
solidement construites, les eaux couvriroient
une graridè étendue de terrain : dans les gros
temps, elles passent par:dessus les digues ,
s’étendent derrière la côte élevée du promontoire
d’Àboukir et inondent un grand espace.
On suit la mer pendant près de quatre
lieues sur le sable baigné par les flots, celui
qui est à sec étant trop mouvant. L’on foule
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