en particulier (i). Je ne répéterai point ici ce
que l’on peut lire ^vec infiniment plus d’in-
téret dans l’ouvrage du peintre sublime de
la nature. Mais comme j’ai été à portée d’observer
la mangouste , dans son pays natal
et dans Fetat de liberté, je vais donner le
précis de mes remarques , sur ce quadrupède,
et je tacherai de fixer l’opinion que
l’on doit prendre de son utilité, en réduisant
a leur juste valeur des services que l’on
a vantés et encore plus exagérés (2).
Avec de grandes dispositions à la familiarité,
les mangoustes ne sont point domestiques
en Egypte. Non-seulement on n’en
élève point dans les maisons , mais les habi-
tans n ont pas meme le souvenir que leurs
peres en aient élevées. Il est donc vraisemblable
que celles que Bellon (3) et Prosper
Alpin (4) assurent avoir vues en domesticité,
n’étoient que quelques individus, nourris
(1 ) V o y e z l’Hist. riat. des Animaux quad. art. de la
Mangouste.
(2) Ces remarques sur la mangouste ou. ichneumon
¿ ’E g y p te , ont déjà été imprimées dans le Journal de
Physique , du mois de mai 178s.
(3) Ohserv. liv. 2 , ehap. 22..
(4) Desc'rip. Egypt. Ub. 4» •
plutôt comme objet de curiosité, que pour
l’ utilité ; car si elles chassent aux rats et
aux souris, elles se jettent aussi sur les volailles
, et cetappétit compenseroit,. de reste,
le bien qu’elles pourraient faire, en purgeant
les maisons d’animaux nuisibles , que
les chats détruiraient plus sûrement et avec
moins d’inconvéniens.
Assez semblables, pour les habitudes, aux
belettes et aux putois , elles se "nourissent
derats, d’oiseaux , (de reptiles. Elles rôdent
autour des habitations, elles s’y glissent
même , afin de surprendre les poules , et
dévorer leurs oedfs. C’est ce goût naturel pour
les oeufs, qui les porte à fouiller quelquefois
dans le sable, avec l’intention de découvrir
ceux que les crocodiles y déposent, et c’est
ainsi qu’elles s’opposent, en effet, à la trop
grande propagation de ces détestables animaux.
Mais on rit actuellement, et l’on a
bien raison, lorsqu’on lit que', s’élançant dans
la gueule béante des crocodiles , elles se
glissent dans leur ventre , et n’en sortent
qu’après leur avoir mangé les entrailles (1).
Si l’on a vu quelques mangoustes se jeter
( 1 ) Presque tous les auteurs anciens, et parmi les
modernes, Maillet 3 Jauna et d’autres»