aux pieds des coquillages de foute espèce,
parmi lesquels j’ai reconnu des moules, des
pholades, des lépas et des buccins. Des
alouettes de mer ( i ) , des chevaliers (2), des
maubêches (3) sautillent et voltigent sur le
rivage; quelques courlis(4) viennenty chercher
aussi leur proie, tandis qu’une quantité
de goélands, de la grande et de la petite
espèce, se croisent en volant sans cesse au
dessus des eaux; des troupes nombreuses de
marsouins qui font briller les vives couleurs
de l’are-en-ciel sur Ieuts dos arqués et humides
; les flots même qui, en venant se
déployer successivement sur la plage , semblent
se jouer entre les jambes dès mules;
tous ces objets fbrmènt un'spectaele qui plaît
et attache lorsque depuis long-temps on n’est
environné que d’une ân'de uniformité; ils
fixent agréablement les regards et empêchent
(1) Alouette de mer. Buffori, Hist. nat. des O à . et
p l. enlum. n°. 85l . — Tring a. c inc lus. L .
(2) Chevalier commun. Buffon, .Hist. nat, des Ois.
et pl. enlam. n®. 8^4. — Trmgâ ïittorea. t .
. (3) Maubêche commune. Büffon, Hist. nat. dés Ois.
s— Tringa cali iris. H.
(4) Courlis, première espèce. Buffon, Hist. nat. et
pl. enlum. nQ. 818. —- Scolopccx arquata, I<.
de les porter vers le midi, où l’on ne dé-
cou vriroit qu’une campagne sablonneuse,
bornée par des collines de la même nature
et tristement interrompue par quelques palmiers
épars et isolés»
Les voyageurs s’arrêtent volontiers quel*
ques instans au tombeau d’un saint inaho*
métan, bâti près de la mer; un Arabe qui
y demeure, ofïre du café et de l’eau Saumâtre
et chaude, que l’altération, causée par
l ’ardeur du soleil et par la poussière, fait
avaler avec délices. Une petite tour de bri»
ques avertit, qu’il faut quitter le rivage (*) ;
d’autres tourelles que l’on apperçoit dans
la même direction, celle de l’est - sud-est*
servent à guider dans une plaine mouvante
au milieu de laquelle on pourroit s’égarer,
d’autant plus aisément que la ville de Ros-
sette, ceinte, du côté du couchant, par des
sables amoncelés, ne se découvre qu’a l’instant
même où l’on entre dans sa première
rue. L ’on compte, avant d’y arriver, onze
tourelles , dont quelques-unes ayant plus de
circonférence que les autres, ne Sont point
(1) Cette tourelle de brigues est vraisemblablement
ce que Banville appelle Cqsci Rossa sur sa catte de
l ’Egypte. r a