des vautoùrs percrioptères ; beaucoup de
huppes qui couroient en cherchant» sur le
sable leur nourriture, c’est-à-dire différentes
espèces d’insectes; des lavandières, enfin des
alouettes huppées ou cochevis (i).
Pendant que le dessinateur, avec qui je
laissai le janissaire du consul, travailloit au
paysage à?¿ibou-mandour , je m’enfonçai
dans le désert. De loin, cette région sablonneuse
paroissait une surface plane. Cependant
elle est sillonnée de collines de sable ,
escarpées, et qui forment entr’elles des vallées
étroites et profondes, au bas desquelles
on arrive bientôt, sans se donner la peine de
marcher. Il suffit de se laisser aller , et le
sable mouvant qui s’éboule sous les pieds
y porte doucement. Ces coupures profondes
sont, suivant toute apparence, l’ouvrage
des eaux qui ont coule sur un terrain,
si ingrat aujourd’hui, et qu’àutrefois elles ont
fertilisé.
Les traces de différens animaux étoient
empreintes sur le sable : je reconnus celles
de nombreux chackàls, et leurs fientes ré-
( i ) Coclievis , ou. la grosse alouette huppee. Buffbn,
Hist. nat. des Ois. et pl. ealum. u°. 5o3 , fig. L —
Aluuda crislata. h*
centes qu’ils ont soin de recouvrir de sablei
en grattant comme les chats.
La poussière qui recouvre ces couches de
sable est si fine, que l’animafle plus léger, 1 in
secte le moins gros,y laisse, comme sur la neige
, les vestiges de sa marche. La variété de ces
empreintes produit un effet agreable , et qui
récrée dans des cantons où l’ame attristée ne
s’attend à rencontrer que les symptômes de la
proscription de la nature. Rien n’est plus joli
que les marques du passage d’une espèce de
petits lézards très-communs dans ce désert.
L ’extrémité de leur queue dessine des sinuosités
régulières, au milieu de deux rangs de
dessins aussi réguliers , qu’impriment îè^rS
quatre pieds , avec leurs cinq doigts déliés.
Ces traces se multiplient et s’entrelacent près
des retraites souterraines de ces petits animaux,
et présentent ùn ensemble singulier,
mais qui n’est pas sans agrément.
Je viens d’énoncer un des principaux caractères
de ces lézards ; ils ont en effet cinq
doigts à chaque pied, ceux des pieds de derrière
, beaucoup plus lôngs què ceux de devant,
et tous armés d’ongles. Les yeux sont
fort grands, relativement aux dimensions .du
Corps ; la queue est ronde , et se termine en