périsse. L ’on ne doit pas compter sur l’assertion
de quelques Arabes qui m’ont indiqué
, dans le golfe qui porte leur nom,
trois ports, dont ils m’ont dépeint l’un, qu’ils
appeloient port Soliman3 comme un excellent
mouillage. Ce seroit une témérité aux
navigateurs que de s’exposer, d’après des
renseignemens extrêmement suspects ; e t ,
en supposant qu’ils parvinssent, en effet,
dans des occasions désespérées, à y trouver
quelque refuge, ils courroient grand risque,
à moins que leurs navires ne fussent mieux
armés que la plupart de ceux dont les mers
du Levant étoient couvertes, de rencontrer
une perte assurée , sur une plage livrée au
brigandage des Africains.
L ’attérage d’Alexandrie a aussi ses dangers : '
cette partie de l’Egypte est si basse qu’on ne
l’approche qu’avec beaucoup de précautions.
Si l’on arrive du côté de la Lybie, c’est-à-dire
du couchant, la première reconnoissânce
de la terre d’Egypte est Abousir, appelé
par les Européens, Tours des Arabes. Ce
sont deux éminences, sur chacune desquelles
une tour s’élève. On les distingue de quatre
lieues en mer. L ’une: de ces tours est ronde,
l’autre est carrée. C’est du moins Papparence
qu’elles m’ont présentées quand je
les ai vues du large. Il sembleroit néanmoins
que leurs formes sont différentes de celles
que je leur ai trouvées au loin, car Granger,
qui paroit avoir visité ces bâtimens, n’en
a pas donné une semblable description (1).
La partie des côtes de l’Egypte situées
au levant d’Alexandrie, se distingue facilement
de celles qui sont a l’occident. Elles
sont moins basses et coupées par plus d inégalités
; elles n’ont pas non plus la meme
nudité : l’on, y remarque quelques traces
de culture, des palmiers et des habitations.
Enfin l’on s’assure que l’on est dans la
direction d’Alexandrie, a la vue de la co-
(1) *c A l’extrémité occidentale de ce lac ( le lac
» Maréotis ) , on voit la tour des A rab e s, que les gens
» du pays nomment château d’Abbusir. C est effecti-
» veinent un château carré, de quatre-vingts pieds de
.1) haut, dont les faces en ont chacune deux cent cin-
» quante de large ; bâti de très-belles pierres de taille ,
» les murs ont quatorze pieds d’épaisseur. A un quart
» de lieue de ce château, il y aune tour carrée par le
» bas et ronde par le haut ^ et à six lieues de là , tou-
I purs du côté de l’ouest., il y en a une antre, sur les
» murs de laquelle on voit les restes d’une inscription
» arabe. Tous ces édifices tombent enruine ». Granger,
Relation ctun Voyage f a i t en Egypte en tf§4 PG
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