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est environ six mois avant d’atteindre sâ
maturité : il est généralement coupé pour la
.mi-novembre. L ’usage du fléau est inconnu
en Egyptp. Pour séparer le grain de la paille,
on prépare, avec un mélange de terre et de
colombine, des aires spacieuses, bien battues
et bien propres. L ’on y range le riz par
couches épaisses. L ’on a ensuite une espèce
4 e chariot, formé de deux morceaux de bois
assemblés par deux traverses; c’est à-peu-près
Ja forme des traîneaux qui servent à conduire
les fardeaux sur les pavés de nos villes. Entre
les côtés longs de ce traîneau, sontfixés transversalement
trois rangs de petites roues en
fer solide, et amincies sur leur circonférence.
Sur le devant est grossièrement construit,
un siège fort haut et fort large. Un homme
s’y assied; il conduit deux boeufs qu’on attelle
à la machine, et le tout chemine lentement
et toujours circulairement sur toutes
les parties du tas de riz, jusqu’à Ce qu’il ne
reste'plus de grain dans la paille. Lorsqu’il
est ainsi battu, on l’étend à l’air pour le faire
sécher. La manière de le retourner est tout-
à-fait plaisante. Plusieurs hommes se pro-.
mènent, les uns à côté des autres , et chacun,
d’eux sillonne avec un pied la couche' de
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grains, en sorte qu’en peu d’instans toute
la masse est remuée, et que la partie qui
étoit dessous se retrouve exposée à l’air.
Le riz séché est porté au moulin, où iB
est dépouillé de sa balle ou enveloppe. Ce
moulin consiste en une roue tournée par
des boeufs , et qui fait mouvoir plusieurs
léviers, à l’extrémité desquels est un cylindre
de fer de près d’un pied de long, et creuse
en dessous. Ils battent, dans des auges qui
contiennent le grain. A côte de chaque auge,
se tient assiduement un homme dont la
besogne est d’amener le riz sous les cylindres.
Il doit se garder de toute distraction ;
car il courroit risque d’avoir la main écrasée
, s’il ne savoit la retirer à propos. Après
cette'opération, on sort le riz du moulin et
on le crible en plein air, ce qui se fait tout
simplement, en remplissant un petit crible
d’autant de grain qu’un homme peut en
porter ; il élève ce crible ainsi charge, au-
dessus de sa tête , et il verse doucement le
riz en se tournant du côté du vent , qui
emporte la menue paille et la poussière. On
met une seconde fois ce riz nettoye, au
moulin , pour le blanchir. On le mele dans
les auges avec du sel, qui contribue beau