B é d o u in s ., — O i s e a u x . — B o g h a s s , —
T o u r d e Ga n o p e . — A b o u -M a n d o u r .
R a i s in s . — D é s e r t . — C i iackal s . —
L é z a r d s . , — I n s e c t e s . — S e r p e n t . —<
D i f f i c u l t é s au s u j e t d e la P y r a -'
mid e d’A b o u k ir .— O p in io n d e s E g y p t
i e n s su r d e s V o y a g e u r s .
A. U retour d’Aboukir , je désirai de voiT
de près l’embouchure du N i l , le Boghass s
si renommé par ses dangers et ses naufrages.
Le vice-consul, son drogman et un négociant
françôis voulurent être de la partie, et nous
partîmes, montés sur des ânes. Nous nous
arrêtâmes dans des jardins au-dessus du château.
D|S Arabes Bédouins y campaient ï
leurs tentes n’étoientpas grandes , et encore
moins bonnes ; elles annonçoient la misère
de ceux auxquels elles servoient d’abri. Les
femmes ne se couvrent pas le visage, comme
celles des autres peuples domiciliés en Egypte,
La fraîcheur de la jeunesse rendoit encore
- assez agréables les moins âgées d’entr’elles,
malgré
( 4QI )
malgré la teinte un peu foncée de leur peau ,
et elles paroissoient d’une humeur assez complaisante.
Nous fûmes bientôt entourés de.ces femmes
qui nous demandoient quelques secours. Un
ou deux medins (i) suffisoient pour les contenter,
Les vieilles, s’appercevant que ces
légers cadeaux s’adressoient plus volontiers
aux jeunes, avoient soin de nous en amener,
afin d’exciter notre intérêt et notre bienfaisance.
Elles rioient à gorge déployée, quand
elles s’apperçe voient que cette attention avoit
du succès , et sur-tout, lorsqu’elles remar-
quoient que les jeunes personnes devenoient
l’objet de quelques agaceries. Pendant que
mes compagnons faisoient une conversation
assez gaie avec les jeunes Arabes, je fus
enveloppé par un groupe de vieilles, horriblement
laides ; elles m’avoient apparemment,
jugé plus généreux que les autres ;
elles meretenoient au milieu d’elles, et ne
vouloïent plus me laisser aller. J’eus mille
peines à m’en débarrasser, et je m’applaudis
bien sincèrement d’être hors de ce cercle
( ï ) L e medin, en Turquie p ara t, est une pièce
dans laquelle il entre de l’argent, et qui vaut un peu
plus d’un sol.
Tome I . Ce