depuis long-temps abandonnée , a été émise
de nouveau par M. Tott (i) ; mais leur architecture
n’a rien de celle des Grecs , ni de celle
des Romains: elle est évidemment à lamanière
des Arabes , et du même genre que celle des
murailles du Caire , lesquelles ont été construites
incontestablement par eüx. Des colonnes
et d’autres morceaux de monumens
vraiment antiques ont été employés dans leur
bâtisse , prouve sans réplique de leur construction
plus moderne ; et les inscriptions en
carabtères arabes et kufiques , dont les tours
sont chargées en différens endroits , ne lais-
sent aucun doute sur leur origine. Elle n’â
pas paru douteuse au plus grand nombre des
voyageurs , entre lesquels je me contenterai
de citer le savant Pokoke , celui dont les
recherches en antiquité ont été les plus profondes.
<t Ce fu t, dit-il, l’an 600 de l’hégire,
»» 1212 de l’ëre chrétienne, qu’un des succes-
»> seurs de Saladin qui venoit d’enfeveil
»» l’Egypte aux califes de la famille des Fait
» timiens , lit bâtir les murailles d’Alexan-
»> drie moderne : on se servit, pour cet ou-
»» vrage , dont Penceinte a deux lieues dé
»» France de circuit, des débris de l’an-
(1 ) Mémoires du baron de T o t t , tome 2 , page x8o.
■ .. , .• : ÉË la 4 ' . ' V .. 1
( 12 7 )
99 cïenne. Les murailles et les cent tours
» dont elles sont flanquées, sont composées *
99 de morceaux de marbres et de colonnes
99 brisées , confondues avec des pierres
?» communes (1). »>
Les épaisses murailles et les cent tours qui
les flanquent, n’embrassent , comme on
vient de le voir , qu’environ deux lieues de
circuit, tandis que, d’après, lés évaluations,
la ville d’Alexandrie avoit sept à huit lieues
de tour (2). Les matériaux employés à la
construction de quelques-unes de ces tours,
autres que les fragmens des monumens plus
anciens , sont d’une espèce singulière , et
dont aucun voyageur que je connoisse, n’a fait
mention. L ’on n’y voit de pierres ordinaires
qu’aux endroits réparés ou construits plus
récemment. Dans l’origine, leur maçonnerie
a été faite avec des masses pierreuses, formées
d’une quantité prodigieuse de petits coquillages
fossiles et spatheux , mêlés sans
aucun ordre avec une espèce de ciment
qui les lie tous ensemble, en sorte que cette
matière, qui est de la consistance la plus
dure, paroît être un composé, une agré-
(1) Voyage dè Richard Pokoke , tome I , page 493.
(2) Pokok e, ibidem.
NBk