lonne de Pompée et auparavant à celle de
deux monticules qui sont derrière la ville
actuelle, et dans l’enceinte de l’ancienne.
Mais de quelque côté que l’on aborde ces
cotes dangereuses * l’on ne peut trop user
de prévoyance, parce que toutes ces recon-
noissances ne s’apperçoivent pas de fort loin,
et que les courans entraînent les vaisseaux,
et les portent vers l’Afrique avec une rapidité
qu’il est plus aisé de prévoir que de
calculer.
Deux ports également spacieux se présentent
aux vaisseaux qui veulent jeter l’ancre
près d’Alexandrie. L ’un , qui est au couchant
de la ville, s’appelle le port pieux; son entrée
est un peu difficile, à cause de deux
sèches qui ne laissent entr’elles qu’un canal
étroit; mais son intérieur est un bassin profond
, de bonne tenue , et à l’abri des plus
mauvais temps. L ’autre, qui est au levant,
et séparé du premier par une péninsule de
peu de largeur, a reçu le nom de port
n eu f ; il a peu de profondeur ; une multitude
de rochers et de bas-fonds l’embarrassent, et
il est entièrement ouvert aux vents du nord.
Si, d’après cela, l’on pensoit que ce der-
laier port étoit à-peu-près abandonné, l’on se
tromperoit. Le fanatisme Pemporfoit ici sur
l’intérêt bien entendu.Tandis que les Alexandrins
se mêloient volontiers avec les Européens
, dans les opérations commerciales,
ils refbsoient aux bâtimens d’Europe les
moyens d’alimenter, sans risques, un»com-
merce dont ils retiroient tant d avantages*
Les vaisseaux des sectateurs de Mahomet,
avoient seuls le droit d’entrer dans le port
vieux; et, dussent ceux des autres nations
périr, faute d’une retraite sûre , il leur étoit
interdit de pénétrer dans un lieu si sottement
et si impolitiquement privilégié.
A l’entrée du port neuf, est un écueil
appelé le Diamant. On doit le ranger de
très-près , afin d’éviter des bas-fonds qui
sont de l’autre côté, et qui, recouverts de
quelques pieds d’eau seulement, sont encore
plus dangereux. Le Diamant3 de meme
que les rochers à fleur d’eau qui l’avoisinent,
pourroient bien être une portion des ruines
de l’ancien Phare ; en sorte que les vaisseaux
se perdroient aujourd’hui sur les débris du
plus beau monument qui ait jamais été érigé
pour leur conservation.
Le fond de sable du port neuf est hérissé
de roches et de décombres, et ce champ hu-4