pour ïa première fois qu’elle y paroissoit
de cette année : elle s’en retourne vers le
printemps. Les deux espèces ont les mêmes
habitudes : elles fréquentent toutes deux le
voisinage des habitations et des eaux. Cependant
la lavandière approche de l’homme
plus familièrement : elle entre'dans les villes,
sautille avec légèreté et confiance sur les
places ou l’on étend le r iz , malgré le nombre
d’ouvriers occupés à faire sécher ce grain.
La bergeronnette jaune donne plus volontiers
la préférence aux campagnes.
Il sembloit que tout ce que la nature
avoit produit de plus charmant, devoit se
réunir dans les jardins de Rossette , et y
présenter à l’homme, capable de les apprécier,
les richesses dont elle ne s’entoure
pas toujours. Ces agréables réduits étoient
alors émailléstie petits corps vivans et ailés,
brillant du pourpre le plus vif, tantôt voltigeant
entre les rameaux des arbustes, et
tantôt effaçant l’éclat des fleurs, en approchant
d’elles. L ’on y voyoit alors un grand
nombre d’une espèce remarquable de ces
jolis insectes, que leur élégance et leur parure
ont fait nommer demoiselles [i). Celle-
( i ) Libelluïa.
si
ci a le corps entier du plus beau pourpre ;
les ailes , orangées à leur base, ont une
tache de la même couleur vers leur extrémité
: une ligne noire qui partage toute
la longueur du corps en - dessous, relève
encore sa couleur pourprée. La longueur
de cet insecte est de dix-huit lignes; celle
du corselet, qui est couvert de poils, aussi
pourprés, est de quatre lignes et demie, et
sa largeur de deux lignes et demie. Les
ailes ont un pouce deux lignes.
Une jolie espèce d’un autre genre d’insectes,
moins innocens que les demoiselles ,
y brilloit aussi par ses couleurs. Une guêpe
de dix lignes de longueur s’y trou voit Communément.
Elle a deux grands yeux noirs,
et sur le sommet de la tête, trois petits
points noirs, disposés en triangle et semblables
à des yeux ; le devant de la tête
d’un beau jaune ; une tache triangulaire de
la, même couleur entre les antennes, qui
ont aussi un peu de jaune à leur base; les
antennes pourprées dans le reste de leur
longueur; le reste de la tête, le corselet et
les cuisses pourprées; les jambes et les tarses
d’un gris brun; les crochets noirs; enfin,
les ailes jauflâtres dans leur partie supé-
Tome I. A a