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de l’antiquité, font les délices , disons mieux;
l’infamie des Egyptiens. Ce n’est pas pour
les femmes que sont composés leurs chants
amoureux, ce*n’est pas à elles qu’ils prodiguent
de tendres caresses; d’autres objets
les enflamment. La volupté, chez eux, n’a
plus rien d’aimable , et leurs transports ne
sont plus que les convulsions de la brutalité.
Une pareille dépravation qui, à la honte des
nations policées , ne leur est point étrangère,
est généralement répandue en Egypte : le
riche, comme le pauvre , en est infecté ; au
contraire de~ l’effet qu’elle produit dans des
climats.moins chauds, celui d’êfré exclusive ,
elle s’y allie avec l’inclination poui’les femmes.
Après avoir assouvi sa passion favorite et
criminelle , l’homme de ces, contrées monte
à son harem , et y brûle quelques grains
d’encens en l’honneur de la nature qu’il vient
d’outrager; et de quel: culte| Dieu d’amour,
l’honore- t- il! Grossier sacrificateur, il ne
connoît pas ces doux épanchemens , ce déli-.
cieux abandon , ces élans brûlans de deux
ames qui s’entendent et se rapprochent .-nulle
délicatesse dans les accessoiresnul assortiment
à la chose, rien de gracieux dans les
détails; tout est rude , tout semble inanimé,
tout se borne au physique le plus dégoûtant-.
Les outrages que les Egyptiens font à la-
nature ne s’arrêtent pas là : d’autres eties
encore ont part à leurs horribles faveurs ,
et leurs femmes sont souvent en concur-,
rence avec des animaux qui -leur sont préférés.
Le crime de bestialité est familier - à;
ces hommes pervers ; il y affiche la plus ittî-’
pudente effronterie ; l’on a vu à Rossette des
misérables s’y livrer en plein jour dans desi
rues écartées.
Mais laissons tomber un épais rideau 'sur
ces scènes révoltantes f| et pénétrons- dans
des lieux où la beauté languit, ou , comme la’
fleur que l e s caresses du zéphyr abandonnent
pour la livrer au soufflé desséchant de l’impétueux
autan, privée des hommages de la
sensibilité , elle se flétrit'et ' se consume sous
le joug d’un barbare jaloux qui la tourmente-
de ses soupçons, et la ¡souillé de ses profanations.
Les femmes des maîtres de l’Egypte, des
autres Mameloucks, des Turcs qui y sonfr
établis, des riches habitans des villes, n?é-’,
toient point Egyptiennes: elles étoient ori-1
ginaires; des autres contrées de l’Orient, et'
particulièrement des parties de la Grèce,-
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