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næus a donné le nom de lawsonia , e t , à
lespece dont il est question , celui de law-
sonia - inermis ( i ). Son nom arabe est
henné ou hanna ; et avec l’article, eihenne
ou elhanna ; en Turquie , on l’appelle
Jcanna ou alkanna. Quoique sa figure ait
déjà été publiée dans plusieurs ouvrages
d’histoire naturelle (2 ) , elle n’a été représentée
dans aucun , avec autant d’exactitude
et de détails, que dans le dessin que
j’en ai fait tirer à Rossette. Voy. la pl.
, dans laquelle les différentes parties
de l’arbrisseau sont représentées fidèlement.
Miller a cultivé le henné3 en Angleterre,
où l’on est obligé de le tenir constamment
dans la serie. Il ne fait pas encore partie de
la riche et magnifique collection des plantes
(x) Lawsonia irierrhis , Joliis subseTsilibus ovalis ,
ntrinquè acutis. tin . octandr. monogyn. —- Lawsonia
spinosa, alhenna. Hasselq. Voy. du levant. Nota. Que
lepithète'de spinosa ne convient point du tout au henné,
puisqu’il est sans épines. — Lawsonia inermisi forsk.
Flora egyptiaco-arabica.
(2) Walt. bort. 3 , t. 4. — EJhead. Malab. 4 , t. S7.
- Rauwolf. itin. t. 60. — Bellon. édit. Clus. pag.
i 35, etc. etc.
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vivantes du jardin national de France. Mai«
les soins des savans qui partagent la gloire
de l’étonnante expédition d’Egypte, ne tarderont
pas, sans doute, a ranger, au nombre
des conquêtes que la patrie reconnoissante
leur devra, celle d’un arbuste charmant et
utile. Plus heureusement située que l’Angleterre,
la République françoise pourra,
peut-être , en embellir un jour l’agriculture
de ses départemens méridionaux, et ajouter
cette branche de commerce à toutes celles
qui déjà les enrichissent.
En effet, c’est une des plantes qui flattent
le plus la vue et l’odorat. La couleur
peu foncée de son écorce , le vert léger de
ses feuilles, le mélange adouci de blanc et
de jaune , dont les fleurs rassemblées en
longues gfappes, comme celle du lilas , sont
colorées, la teinte rouge des rameaux qui
les supportent forment un ensemble de l’effet
le plus agréable. Ces fleurs, dont les nuances
sont si délicates , répandent au loin l’odeur
la plus suave, et elles embaument les jardins,
et les appartemens qu’elles embellissent.
Elles sont aussi le bouquet le plus
ordinaire de la beauté. Les femmes, ornement
des prisons de la jalousie, tandis