
 
        
         
		Quelques  autres  ont  pensé  que  c ’étoit  l’emplacement  
 de  Cauope ;  mais  c’est  une  erreur. 
   La  branche  canopique  est  la  lagune  
 de Maadié ,  et  les  ruines  de  Canope  sont à  
 Aboukir.  Rossette  ne  présente aucune  trace  
 d’antiquité ;  il  est  néanmoins certain  qu’elle  
 ne  peut  être  éloignée  du  lieu  où  étoit  l’au-  
 cienne  Metelis  ou  Metilis ,  dont  Strabon  
 et  Ptolémée  font  mention,  et  qui  étoit  sur  
 la  rive  occidentale  et  près  de  l’embouchure  
 de  la  branche  bolbitique  du  Nil  (i). 
 C’est sans contredit la ville  la plus agréable  
 de l’Egypte, et  elle le seroit par-tout ailleurs.  
 Ses maisons  beaucoup  mieux bâties,  en  géJ  
 néral,  que  celles  du  Caire  ,  sa  position  sur  
 la  rive  du  fleuve,  la  vue  du  Delta  qui  
 présente  l’image  riante de  la  plus  belle  culture  
 ,  les  bocages  parfumés  qui  sont  près  
 d’elle,  l’air pur  et sain que l’on y  respire,  lui  
 ont  fait  donner le nom bien mérité  de jardin  
 de  VEgypte.  Tbus  les  objets  de  consomune  
 s  de  plus.  Ce  qu il  y   a  de  plaisant,  c’est  que  le  
 Voyageur, au lieu d’une r , mit dans sa correction un z ,  
 de-manière  qu’il  fallut,  le  mois  suivant,  un  second  
 erratum pour corriger le premier, 
 ( i )   Les  Romains  nommoient  l’embouchure  de  cette  
 branche  du N i l ,  Bolbitinum  osti  m. 
 mation y   sont  en  quantité ;  l’on  y   voit  de  
 longues  rues  formées  par  deux  rangs  de  
 boutiques,  dans  lesquelles on  trouve  toutes  
 les  sortes de marchandises ;  les choses nécessaires  
 à la  vie y   abondent,, et  elles y   sont  à  
 bas prix. Mais Rossette possédoit assez d’agré-  
 menssans  chercher à lui en attribuer d’autres  
 qui  n’existent  pas,  et  dont  la  supposition  
 aüroit  pu  induire  en  erreur  les  voyageurs  ,  
 et  les  jeter dans  qüelqu’embarras.  Corneille  
 le  Bruyn  ,  par  exemple  ,  qui  voyoit  des  
 hôtelleries  par-tout  (i)  ,  ou  son  traducteur,  
 a  écrit  que  Rossette  est  la  ville  la  plus  
 agréable,  par le  nombre  d'hôtelleries  où  
 Von  est  logé  commodément  (2),  Qui' n’au-  
 roit  pensé  ,  d’après  cela,  qu’il  n’y   eût  aucune  
 précaution  à  prendre  pour  arriver  à  
 ^Rossette,  et  qu’il  eût  Suffi  d’y   descendre  à  
 la première  auberge ;  mais  on  eût été  étrangement  
 trompé,  puisqu’il n’y   en  avoit absolument  
 aucune.  Les  carayanseraïs  qui  ne  
 peuvent  en  tenir lieu,  n’offrent,  pour  l’ordinaire  
 ,  dé  même  que  dans  les  autres  pays  
 de  Turquie  ,  que  des  réduits  qui  n’ont 
 (1)  V o y e z   la  page  226.- 
 (2)  Voyages  de  Corneille  le Bruyne,  tom  2 ,   page