Volyra (i). Il ne peut y avoir plus de conformité,
à moins que d’être absolument les
mêmes, entre ce nom et celui d’ozyra, que
les Grecs donnoient au riz , et cette conformité
si frappante seroit une preuve incontestable
de l’aneienneté de la culture du riz
en Egypte, si le citoyen Larcher, dont l’opinion
est prépondérante en pareille matière ,
n’assuroit , qu’après un examen réfléchi,
d’un grand nombre de passages des anciens ,
Volyra n’est pas le riz, mais l’épeautre (2).
M.Pawavoit dit que c’étoit le seigle (3), dont
011 neconnoîtpas même le nom à présent en
Egypte, et qui , vraisemblablement , n’a ja-^
mais fait partie de l’ancienne agriculture de
ce pays. Mais ce ne sont-là que des conjectures
très-lumineuses delà science; un fait
contraire subsiste toujours , celui de la
paille qui recouvroit la statue antique d’Qsi-
ris , si soigneusement observé par MM.
de Caylus et de Bose.
M. P aw , à l’ouvrage duquel les paradoxes
ne sont pas étrangers, va plus loin encore : il
(1) Liv. 2 , $. 77.
(2) Triticum spella. L. Voyez la trad. d’Iïérodote ,
par Larclier, liv. 2 , $. 77, note 258.
(3) Recherches philosophiques , p. l 38.
prétend que quand les anciens Egyptiens au-
roient connu le riz, ils se seroient bien gardés
de le cultiver, parce que, suivant lu i, cette
sorte de culture est suffisante pour engendrer
les maladies dans un pays où il ne tonne
jamais ou très-rarement, et où l’atmosphère,
imprégnée de substances salines que le feu
du ciel ne consume point, est fort sujette
à s’altérer (1) ; il insinue même que c’est uue
des causes de la peste, qu’il suppose mal-
à-propos être une maladie endémique à
l’Egypte. Ce qui a occasionné cette erreur
de M*Paw, qui n’a vu les rizières de l’Egypte
que dans son cabinet, c’ est qu’il les a considérées
comme des marécages , l’idée de rizières
emportant communément avec elle
celle de marais dangereux à remuer, à cause
des exhalaisons qui en sortent. Mais dans les
vastes plaines de la basse Egypte , outre que
les vents forts et réguliers purgeroient l’atmosphère
des vapeurs nuisibles dont elle
pourroit être chargée , ce n’est point sur
des terrains marécageux que le riz est
cultivé ; une eau stagnante et infecte ne
croupit point dans les champs qui le produisent
; on les humecte , on les baigne
(r) Recherches philosoph. pages 89 et 90.