habitans de ce canton montroient l’ouverture
d’un souterrain qui, selon eux, conduisoità
Alexandrie.
Du haut de la tour, la vue s’étend de toutes
parts: elle n’a d’autre borne que sa; portée naturelle.
De vastes plaines se développent devant
elle*maiis que les tableaux qu’il lui est
permis de. saisir sont diversifiés ! qu’ils sont
majestueux! et quel autre lieu peut emréunir
de semblablés ? Dans ces scènes si variées ,
les plus magnifiques, comme les plus terribles
décorations de la nature , passent successivement
devant les yeux. A l’orient, la fraîcheur
çt la fertilité étalent leurs trésors sur le beau
tapis du Delta; au nord, la mer , source do
richesses e t de malheurs , roule ses ondes ,
images de l’inconstance ; et vers l’occident, les
nattes desséchées de la stérilité sont fixées à
jamais sur les déserts de la Lybie.
Presqu’au pied de ia tour,, et sur le bord
même du N il, est une mosquée consacrée à
un saint musulman. On l’appelle ]Ahoii-manr
dpuT, ce qui veut dire. Peve cic la /¿¿mle/'C»
S’il est le père de la lumière,( ce saint est
aussi la terreur des sables , car, sans lui , ils
auroient depuis long-temps couvert la ville
de Rossette e tl’auroient réunie à leur tristg
domaine. La croyance des mahométans ne
s’arrête pas en si beau chemin. Abou-man-
dour est l’ennemi de toute espèce de'stérilité,
et les femmes qui en sont frappées vont
irpplorer son secours et faire d e s neuvaines
sous la direction du scheicJc de la mosquee :
il est rare, dit-on , que leurs voeux ne soient
pas exaucés. La dévotion à un protecteur
aussi puissant, est générale ; il ne passe point
de bateau devant le lieu qui lui est consacré
, sans que les mariniers et les passagers ne
fassent une offrande au scheick, afin qu’il engage
le saint à leur être favorable.
La planche V I I I présente la Vue de
cette mosquée. Devant,est le Nil qui, un peu
au-dessus, après qu’on l’a remonté , dans la
direction du sud, fait un coude considérable
vers l’est quart-d’est, et ensuite il reprend la
direction du sud. De l’autre côté sont les
cainpagnes riantes du Delta. Ce paysage ia
été dessiné du pied de la tour de Canope. ,
Dix à douze ans avant mon arrivée à Rossette
, un Turc quiy deméuroit fit fouiller aux
environs de cette tour. Il y trouva de très-
belles colonnes de granit qu’il fit transporter
à Rossette, dans la vue de les - employer à la
construction d’un bâtiment. Ali Rey, averti
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