régions froides , et sous un ciel brûlant, jë
hie serois difficilement décidé à reconnoitre
l’identité de deux animaux , dont les descriptions
m offroient néanmoins des conformités
nombreuses et non équivoques* '
Buffon j qui n’avoit pas, eu d’ôcCàsiort
d observer le jerbo, et qui n’avoit vu, comme
moi l’alagtagâ que dans le récit de Gmelih *
avoit présumé que Cës deux quadrupèdes
etoient de la même espèce. Moi * qui ai examine
le jerbo de très-près, j’avois pu m’exprimer
d’une manière plus positive. Mais ni
Buffon ni moi n’avons avancé que les gerboises
de la Tartarie orientale , des déserts
de là Sibérie} et des régions au-delà dïi
B a ik a l} fussent toutes semblables à Celle
dont Gmelin a parlé , ni même que celle-ci
existât dans ces contrées. Nous avons rapporté
seulement le témoignage d’un homme
grave, dont les remarques sont consignées
dans le recueil de l’académie impériale de
Pétersbourg, et ce témoignage , il faut en
convenir , est encore loin d’être détruit.
Je m’en tiendrai, Monsieur, à vos propres
citations. Il est certain que lorsque M. Pallas*
dont la célébrité est justement acquise , fait
part de ses observations particulières, il ne
peut s élever contre elles l’ombre d’un doute*
Ainsi l’on doit regarder comme incontestable
que , dans les pays septentrionaux que
je viens de nommer, il y a deè gerboises ,
appelées alak-daaga , lesquelles diffèrent
de 1 alagtaga de Gmelin , puisqu’elles ont
cinq doigts aux pieds de derrière. M. Pallas
ajoute que , Communes dans le Nord, elles
sont néanmoins répandues en Syrie etrnêmô
jusqu’aux Indes, contrées dans lesquelles
vit également le jerbo, c’est-à-dire, la gerboise
a trois doigts , avec un éperon ou rudiment
du quatrième doigt , l’alagtaga de
Gmelin. Le Pline de l’Angleterre, M. Pen-
nant, a écrit qu’on les rencontre aussi eu
Baibarie, et je ne vois pas trop pourquoi
M. Pallas révoque ce dernier fait en doute,
sur la remarque qu’elles, préfèrent les contrées
plus froides que le gerboa , habitant
despay s chauds j comme si plusieurs cantons
de la Syrie n’étoient pas aussi chauds que
la Baibarie, du moins que les parties où
les observateurs ont pénétré.
Voilà donc les deux races très-apparentées
d’ailleurs, de I'’alak-daaga et du jerbo, qui
existent ensemble au Midi, quoique la dernière
y soit plus nombreuse que l ’autre. N’est