( 36° %
en moindre quantité ; sans cette précaution
le fil ou la toile secoient exposés à être
brûlés.
Une manière aussi expéditive de blanchir
le fi! et ies toiles, mériteroit d’être essayée
en France-. L ’on dit qu’autrefois elle étoït
adoptée à Rouen , mais qu’on l’y a abandonnée
parce qu’elle brûloit les toiles (i).
Il est possible que l’on n’ait pas suivi les proportions
convenables , ni les procédés des
Egyptiens, car il est bien certain que leurs
toiles ni leurs fils ne sont pas brûlés. Le commerce
du natron , en assez grande activité
pour la Turquie, et même pour l’état de Venise
où cet alkali , mélé avec le grais, fait
les belles glaces soufflées de ]\Iurano, étoifc
absolument tombé Relativement à la France.
Cependant il paroissoit vouloir se relever,
vers la fin de l’année 1777. Un négociant
françois , établi à Rossette , venoit d’expédier
une assez grande quantité aie natron à
son correspondant de Marseille. Je n’ai
point été à portée de savoir si cette lueur de
commerce avoit eu des suites ; mais nos manufactures
, nos fabriques retireroient de
(1) Voyages de la Boullaye-le-Gouz. Paris, 16S7 ,
page 383.
grands avantages, si le natron, que la nature
produit abondamment en Egypte, devenoit
une branche de commerce aussi active que
facile.
Ce n’est pas seulement au blanchiment
des toiles et du fil, que se borne l’usage du
natron dans le pays où il se forme.* L ’on s’en
sert aussi dans les teintures, à la préparation
des cuirs, à faire le verre, à blanchir le linge,
dans la pâte en guisê de levain,pour conserver
les viandes et les rendre tendres, enfin pour
mêler avec le tabac en poudre et lui donner
plus de montant. Quant à ce dernier usage,
je ne présume pas que l’on soit tente de 1 imiter.
Il n’en est paè pioins général en Egypte,
dont leshabitans ne se soucient pas de notre
tabac sans mélange, parce qu’il ne fait pas plus
d’impression sur leur organe , accoutume au
piquant, à l’âcreté du natron , que n’en
féroit de la poussière.
Je puis répondre , en passant , a la septième
partie de la question 64 de M. Mi-
chaëlis(i). Se s et t-on en Egypte du natron
tirédu lac qui e s t audèsertde St.Macàire,
pour saler 3 et quelquefois en guise de se l
( 1 ) Voyageurs savans et curieux, ou Tablettes instructives,
etc.