entière : ils voltigpient au-dessus d’une fable
journalière et assez bruyante de vingt personnes,
et ces hôtes aimables égayoient de
leur gazouillement et de leurs mouvemens
vifs et pleins de grâces , une demeure si
aride et si monotone. Aux approches des
cotes de l’de de Candie, nos jolis et intéres-
sans navigateurs s’empressèrent d’y voler, et
ils s’éloignèrent de nous, en faisant entendre
des sifflemens légers, doux accens de leur
joie , et peut-être de leur re'connoissance.
Charmans oiseaux! vous quittiez un lieu de
sécheresse et d’aridité, auquel vous donniez
une apparence de vie , et vous alliez animer
des bosquets enchanteurs , déjà embellis par
toutes les faveurs *de la nature. Puissiez-vous
y être long-temps un témoignage de votre
heureuse navigation , et y rappeler qu’au
milieu des horreurs des tempêtes, et des
flots en courroux, que parmi des hommes que
le besoin de braver nuit et jour des dangers
continuels , sembîoit rendre peu susceptibles
des douces affections de l’ame , vous avez
rencontré df s êtres sensibles et compatissans!
J’ai eu occasion de revenir deux autres
fois dans l’ancienne Creterles observations
que j’y ai faites , trouveront naturellement
leur place dans mon Voyage de la Grèce ,,
qui suivra immédiatement celui-ci. D’un
autre côté", les pages de mon itinéraire, sur
lesquelles étoit écrite la traversée de la
Sude; à Alexandrie, sont perdues; mais je
me rappelle bien qu’elles ne contenoiént
point de détails importans. Nous relâchâmes
à Paleo-Castro, sur le cap Salomon , à la
pointe la plus orientale de Pile de Candie.
C ’est une plage , sans autres habitations que
des cabanes de bergers. La vue d.’un vaisseau
de guerre ,- accompagné d’une felouque /
nous fit passer, dans l’imagination de ces*
paisibles pasteurs pour un armement de
Malte; ils s’enfuirent avec leurs nombreux’
troupeaux dans l’intérieur de l’île , et nous
abandonnèrent une côté qu’ en un instant;
notre aspect avoït rendu déserte. Nous ne
mîmes pas long-temps à arriver à Alexandrie,’
et peu de jours nous suffirent ptTur atteindre
les rivages bas et sablonneux de l’Egypte.
G s