Damiette, le bétail ne laissoifpas que d’y
etre a un haut prix : il se vendoit communément
deux cent cinquante francs la tête ,
ce qui est une valeur exorbitante , dans un
pays ou les pâturages sont abondans. Triste
effet d’un affreux despotisme ; l’on ne fait
que peu d’élèves , l’on ne songe pas au lendemain
, là où il est incertain si la fortune ,
si l’existence même seront encore le lendemain.
Les boeufs attelés ont la tête libre ; le joug
ou le lévier fixé par une courroie , pose sur
les dernières vertèbres du col, de manière
qu’ils font effort par le bout des épaules. Cette
méthode est généralement en usage en Turquie,
et elle m’a parue la plus avantageuse:
l ’animal est plus à l’aise , a plus de force et
de vitesse que lorsqu’il est dans l’attitude
fatigante et extrêmement incommode du
tirage par la tête. C’est à cette méthode
qu’il faut attribuer la grosseur du garot, que
les boeufs de l’Egypte ontplus élevé que ceux
de nos pays, Il pourroit se faire aussi que ce
gonflement fût naturel , et que par là , ils se
rapprochassent de l’espèce du bisoa, ou boeuf
à bosse (i).
( l ) Bosjvrus. C. Xi.
H a b it à n s d e R o s s e t t è . — P i p e s . —
C a f é s . — C o n t é s A r a b e s . — Man
i è r e d e f a i r e l e C a f é . — V ices
h o n t e u x d e s E g y p t i e n s . — F em m e s
d e s R i che s . - C o n v e r s a t io n p a r
s ig n e s av ec l ’u n e d’e l l e s . — P a r t
i c u l a r i t é s s u r ces F em m e s . — J al
o u s i e d e s H om m e s . — H ommag e
r e n d u a u x F em m e s .
A p r è s avoir porté la vue sur une portion
de la brillante agriculture de l’Egypte, on
la ramène difficilement dans l’intérieur des
villes. Là , c’est le tableau de la nature féconde
et généreusé; i c i , ce sont des efforts
sacrilèges pour la contrarier et l’outrager ,
de la part d’hommes incapables d’en goûter,
d’en sentir les beautés. L à , les sensations
les plus douces et les plus pures se
succèdent rapidement, et remplissent délicieusement
l’ame sensible. Ici , elle est
révoltée à l’aspect hideux des vices qui
dominent dans une société également dégô