Frédéric Hasselquitz (i). En effetle voyageur
suédois a écrit que, selon toute appa*
rence, les Egyptiens ont appris la manière
de cultiver le riz, du temps des Califes ; car *
dit-il, ce fut sous leur règne qu’on y apporta,
par la voie de la mer Rouge , quantité de
plantes utiles (2). Ce n’est ici qu’une corn
lecture d’Hasselquitz, et il ne l’appuie sur
aucune autorité.
D’un autre côté, le sentiment contraire ,
celui qui compte la culture du riz au nombre
de celles qui composoient l’agriculture des anciens
Egyptiens, est établi sur un fait difficile
à détruire. M. de Caylus,que son goûtpourles
antiquités a rendu célèbre, a décrit une idole
en bronze d’Osiris, laquelle avoitété recouverte
d’un enduit de plâtre. Pour rendre la liaison
de cet enduit plus ferme et plus solide v
sur une matière lisse comme le bronze et sans
tenue en beaucoup d’endroits, on s’est servi de
paille de riz, très-facile à distinguer (3).
(1) Recherches philosophiques sur les Egyptiens et
les Chinois , tome I , page 1-38.
(2) Voyage au Levant, par Eréd. Hasselquitz,
trad. de l’allemand , partie I , page l 63. •
(3) Recueil d’Antiquités, tome I , pages i 3 et 14.
Voyez aussi les Mémoires de l’Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres de Paris , tome 14, page
Il est vrai que M. Paw conteste à Caylùs
des connoissances botaniques (1), comme s’il
falloit être très - versé dans la science des
plantes , pour distinguer la paille de riz , de
célle des autres céréales. D’ailleurs, l’examen
de cette idole n’a pas été fait par M. de
Caylusseul. M. de Bose entretint l’académie
dés Inscriptions et Belles-Lettres, en décembre
1739 , de la même figure d’Osiris ,
singulièrement dorée , et qu’il avoit vue peu
de temps auparavant, entre les mains du
comte de Gaylus. Ils avoient l’un et l’autre
soigneusement examiné la dorure qui lai
Couvroit, et ils à voient observé qu’afin que
la couche de blanc, sur laquelle l’or étoit
appliqué , tînt sur le bronze, l’ouvrier avoit
d’abord mis sur la figure une bonne couché
de colle-fortè ,* toute parsemée de brins dd
paille de riz (2).
- Au rapport d’Hérodote, l’une des plantes
alimentaires des anciens Egyptiens, étoit
(1) Recherches philosophiques sur les Egyptiens et
les Chinois, tome I. Cette prétendue paille de riz ne
pouvoit être, selon cet auteur , que des chalumeaux dé-
çoupés de-millet. Note de la page i 38.
(2) Mém. de l’Acad. des Belles-Lettres, à l’endroit
cité. -J' ’ -i t '• ■