tendu marbre de Malte étoit du talc. Cette
opinion prenoit faveur, et le graud-rnaître
paroissoit persuadé de sa justesse. Pour l’appuyer,
M. Tott montroit un fragment de
cette pierre , dont une partie étoit, suivant
lui , évidemment du talc, et i l . concluoit
qu’aucun argument n’étoit capable de détruire
un fait qui n’étoit réellement qu’une
supposition plus que gratuite. En effet, à
1 examen de ce fragment, qui devoit être
la preuve d’une assertion absurde, l’on y
remarquent que les faisceaux d’aiguilles dont
il étoit composé, avoient été coupés diago-
nalement en certains endroits , et que ces
coupures offroient des plaques luisantes et
transparentes , qui présentoient une fausse
appaience de talc , dont notre demi-savant
avoit ete la dupe. Je fus, pour ainsi dire,
force de m’expliquer sur ce sujet au milieu
d’une compagnie nombreuse. Je déclarai
franchement que je ne pouvois être de l’avis
de M. To tt, et j’employâi un raisonnement
assez simple pour être aisément saisi par
tous : c’est que Je talc étoit inattaquable
par les acides, au lieu qu’ils produisoient
le plus grand effet sur la matière purement
calcaire qu’on cherchait à connoître. Il ne
fut plus question de l’opinion de M. Tott,
et cet homme présomptueux ne me 1 a
jamais pardonné.
Au surplus, il n’étoit pas difficile de fixer
la place que le prétendu marbre de Malte
devoit occuper parmi les matières pierreuses.
Car en examinant la figure et la disposition
des faisceaux d’aiguilles dont il est formé , en
observant les cercles concentriques que l’on
découvre , lorsqu’on le scie transversalement
; en faisant attention à son peu de consistance
, qui empêche que l’on ne puisse en
travailler des tables un peu grandes , sans
qu’elles se fendent ; en étudiant sur-tout sa
position dans les rochers , l’on j reconnoît
bientôt ces stalactites calcaires , ces masses
concrètes , produit de l’infiltration des eaux
à travers des matières calcaires ; en un mot,
l ’albâtre des naturalistes , qu’il ne faut pas
confondre avec cet albâtre plus dur qui prend
un si beau poli, et dont on vaute la blancheur
éleatante.
On le trouve , assez généralement, en
blocs irréguliers, et dont la surface est chargée
de mamelons de même nature. Celui
de Goze est le seul qui se rencontre quelquefois
par couches , mais irregulieres et