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fertilité, un sol que la naturesembloit condamner
â l’aridité; leurs sueurs étoiënt res-1
pectées, et ils recuëilloient en paix, sans
partage comme sans, impôts, lég fruits de
leurs travaux. La prospérité ne peut que
sourire à ces ménagemens si rares de l’autorité*
di :d' $jB&bmlèb ica idlol t; )
C etoit sans doute une étrange politique
qu une déclaration, perpétuelle de guerre,
dont la différence des, opinions 'religieuses
étoit le motif apparent : elfes n’en étaient,
en effet, que le prétexte. Charîes-Quint, en'
permettant 1 établissement dés chevaliers de'
Saint-Jean de Jérusalem, dans dés îles de:
Malte et de Goze, exigea d’eux cet état
constant d hostilité. Mais Ja' propagation
de la religion chrétienne, n’était pas du
tout son but. Les Turcs s’étaient rendus alors
formidables ; ils avoient poussé -leurs conquêtes
d’une manière alarmante pour les1
puissances d’Europe, ët le monarque trouva,
dans une réunion dé guerriers, accoutumés
à combattre les Musulmans, un rempart
capable de protéger ses propres possessions
contre leurs entreprisés.
D’autres nations savoient aussi mettre à
profit les obligations que l’ordre de Malte
( 89 y
avoit contractées. La ïra n c e , en particulier,
en. • tiroit de grades avantages; Quoique,.
d 3oC«ibPÎ'lfe’% déchu de
sa gloire ancienne, quoique sa guerre -contré
les Turcs ne fût plus qu’un vain époüvantail
5 quoîquljenfin ses hostilités . fussent,
comme je, l’ai; dit .ci-devant, réduites aux
courses de qpelqu.es misérables armateurs'*,
le, nom Mal toisé toit tellement redouté dans
les,rmers| de Tmquie > que l’apparitfon de
la , ¡plus petite felouque pôr tant le .pavillon
defla^religiop ¡suffisoitjpour j .repandre 1 effroi,
et pour empêcher, que lés batimcns du.
pays n’osassent s’y hasarder. Tous les transports
, dans des, parages où le commerce a
beaucoup d’activité , *se, faisoient siir des
vaisseaux étrangers« Marseille et les petits
portsr qui renvii’onnent, y en envoyoient
annuellement près de cinq cents.. Ces bati-
mens revenoientj auibout de trois années,
pendant lesquelles; leurs équipages, avoient
subsisté aux dépèasidesiOrientaux , enrichir
nos ports des piastres du Levant , et
d’environ cinquante mille matelots que cette
espèce de cabotage avoit formés- et exerces
à la navigation d’une mer difficile et em-
barassée par un labyrinthe d’îles et d’ecueils»