de chaque côté de sa base , d’une bande
d’hiéroglyphes -, également bien conservés.
Je l’achetai d’un homme auquel elle n’ap-
partenoit pas pins qu’à moi | et je chargeai le
drogman juif de me l’envoyer à Rossette,
par la première germe qui partirait d’Aboukir.
L ’on peut juger de la richesse de cette
mine d’antiqnités, recouverte par une couche
peu épaisse de terre et de décombres , puisqu’un
homme , en moins d’une demi-heure,
et sans autre instrument que ses mains, dont
il gratta le sol au hasard , découvrit un morceau
précieux.
Cette acquisition faite, nous prîmes congé
du bon juif; nous gagnâmes le chemin de
Rossette , où nous arrivâmes à dix heures
du soir. Nous vîmes sur le rivage beaucoup
de lavandières , et sur les, palmiers , des
merles , qui arrivent dans la partie septentrionale
de l’Egypte, en même-temps que
leS grives , au commencement de l’hiver.
Leur passage est plus nombreux lorsque les
pluies ont commencé à tomber. On dit qu’ils
sont alors très-gras et délicats. Cinq: à six
chackals passèrent à côté de nous ; le clair
de la lune nous permit de les distinguer, et
ils ne parurent pas effrayés de notre rencontre.
( 399 )
Toute cette journée i il régna un vent très-
fort d’est-sud-est, le temps étoit obscur, et
le soir, nous eûmes de la pluie. La mer
étoit élevée, et ses vagues venoient se briser
Contre les digues d’Aboukir , et sê déployer
avec violence le long de la côte. Leur mugissement
se répandoit dans la solitude que
nous parcourions , et qu’elles sembloient
vouloir envahir.