veaux tués â l’âge auquel on livre les nôtres
au boucher, ne seroient pas mangeables, à raison
de la fadeur et de la mollesse de leur chairj
en sorte qu’afin qu’elle ait le temps d’accfuérir
assez de consistance, on est obligé de laisser
croître Ces jeunes animaux , jusqu’au temps
ou, cessant d’être des veaux, ils passeroient
par-tout ailleurs pour des boeufs. L ’on ne
mange point de veaux en Egypte : la loi des
Mahométans leur interdit l’usage de cette
viande ; et les Coptes, qui ont adopté presque
toutes les coutumes de leurs dominateurs,
s’en abstiennent également.
L ’on a dit aussi que les vaches d’Egypte
portoient deux Veaux à la fois (i). Cela
arrive , à la vérité, quelquefois ; mais quoique
moins rare peut-être qu’en Europe, cette
fécondité n’y passe pas pour odinaire. Il étoit
tiatürel qu’après avoir cherché à établir la
supériorité des boeufs, Maillet parlât des femelles
sur le même ton ; aussi ne se contente-
t-il pas de deux veaux pour chaque portée ,
et il assure que les vaches en produisent
jusqu’à quatre à la fois (2). De pareils traits
{*) Voyage de Corn, le Bruyn, tome 3 , page l o i ,
note n. — Voyage de Paul Lucas, etc. etc. etc.
(2) Description de l’Egypte, partie 2 , page S.
qui déshonorent une relation , 11e se trou-
veroïent pas sans doute dans celle de Maillet
, si la mort lui eût laissé le temps de rédiger
lui-même les mémoires qu’il avoit
rassemblés , et dont la plus grande partie ne
lui appartenoit que parce qu’on les lui avoit
fournis. J’en ai lu un foi't long, déposé a la
chancellerie de France,àRossette, compose
pour M. M a ille t, par un négociant fran-
çois de cette résidence, et je l’ai retrouve
imprimé en son , entier dans l’ouvrage dti
Consul. Il est bien difficile qu’en n’observant
pas soi-même , qu’en réunissant des matériaux
de toutes mains , et qu’ en ajoutant foi
trop légèrement aux rapports, presque toujours
fautifs, des gens du pays, l’on ne tombe
dans une foule d’erreurs.
Les boeufs, en Egypte , sont employés à
un facile labourage. L’industrie des habitans
n’ayant pas atteint l’art de se servir des eaux
ni du vent , pour faire mouvoir leurs moulins
et leurs nombreuses machines hydrauliques
, ils y appliquent aussi les forces du
boeuf. Chacun des moulins à riz, dont j’ai
parlé tout-à-l’heure, exige quarante ou cinquante
de ces animaux,,, et cette sorte d’usines
étant assez multipliée a Rossette et a
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