Les marins provençaux l’appellent carousse.
J’ai fait dessiner un de ces poissons qui
avoit deux pieds et demi de long. ( Voyez
planche III.) Satete étoit bleuâtre; il avoit
des taches rouges sur les opercules des ouïes,
et le corps d’un bleu noirâtre et nué de gris ;
ces teintes étoient foncées au-dessus de la
ligne latérale , et plus claires au-dessous ,
avec-un mélange de jaunâtre. Enfin, ce qui
est plus intéressant pour les partisans de la
bonne chere, c’est que l’on y mange d’ex-
cellens rougets (i).
( i) Trigla capite glabro, cirris geminis in maxilla
inferiore. Arted. gen. J71. — Mullus barbatus. L .
V oyage d’A l e x a n d r i e a R o s s e t t e . —
M aADIÉ. — HÉRACLÉE. — ROSSETTÊ
ET SES ENVIRONS. •— C o ü P-d’OEIL SUR
l é D e l t a .
P l a c é e entre la mer Méditerranée d’un
côté, et une mer de sable de l’autre, la moderne
Alexandrie est isolée, et ne semble
tenir à aucun pays. Pour arriver à d’autres
contrées , il faut se livrer à l’inconstance des
flots , ou franchir de grands espaces, marqués
du sceau de l’abandon et de la disgrâce de
la nature. C’est, ou peu s’en faut, un desert
que l’on doit traverser pour se rendre, pat
terre, à Rossette. J’ai fait ce voyage plusieurs
fois; la première avec 1 inspecteur-
général T o tt, ayant à sa suite une nombreuse
compagnie, de laquelle étoit Savary. Nous
partîmes d’Alexandrie le 12 juillet 1777» ^
y heures du soir. Ce cortège, j’ai presque
dit, cette cohue d’étrangers vêtus à la franco!
se , donna de l’humeur a 7 auxha'bitans ;no,u5
essuyâmes 3 en traversant la ville , force m