Arabes du royaume de Tripoli, qui chassent
iantelope, s’amusent beaucoup en instruis
sànt leurs lévriers à tourner tout-à-coup sur
le jerbo-; qu’un joli petit lévrier, dont le
pnnce de Tunis lui avoit fait présent , lui
donna souvent le plaisir de cette chasse; que
la poursuite dure beaucoup, et qu’il a vu
plusieurs fois, dans une grande cour bien
close, le lévrier être un quart-d’heure avant
d attraper son agile proie (i). Certes toutes
ces circonstances montrent assez que les jerbos
ne sont pas des imperturbables dormeurs
de jour.
Le passage de M. Paîlas, protracti À
lucem , etc. que vous rapportez en entier,
pour détruire mon assertion, ne fait rien
contr’elle, et cette remarque n’échappera pas
plus aux bons zoologues, qu’à tous les hommes
sensés, puisque, dans ce passage, il est
question d’un animal d’espèce et de pays
diirérens , du mus jaculus de M. Pallas
c’est-à-dire de l’alak-daaga, ou gerboise dit
^ord, que vous avez trop pris de peine à
îstmguer du jerbo, pour qu’on puisse dorénavant
les confondre. Rappelez - vous, au
contraire, Monsieur, que M. Pallas a vu
( i ) Voyage en Nubie et eu Abissinie, t. 5 , p. i 5i .
fréquemment son mus sagitta 3 le jerbo,
dans les collines sablonneuses, etc. O r , je
le demande, comment peut-on voir fréquemment
des animaux qui seroient endormis,
tout le jour, dans des galeries souterraines ?
Au surplus, je n’ai point prétendu que le
jerbo ne dormît point du tout le jour* et ne
veillât point la nuit. Mon intention a été
seulement de circonscrire l’assertion trop
générale de ceux qui l’endormoient durant
la journée entière , et l’éveilloient pendant
toute la nuit. Je croirois même volontiers
que son sommeil est plus long et moins
interrompu , lorsque le soleil est sur l’horizon
, que quand il l’a quitté. Ce seroit un
rapport que le jerbo auroit, avec beaucoup
d’autres quadrupèdes qui cherchent leur
nourriture, et entreprennent leur chasse et
leurs courses, plutôt dans l’ombie qu’à la
lumière du jour. Il est inutile d’en citer des
exemples ; ils Sont assez connus.
En voilà, sans doute, plus qu’il n’en faut,
pour terminer une discussion pour laquelle ,
tout en cherchant à éveiller les jerbos,,nous
pourrions fort bien finir par endormir nos
lecteurs. Je n’ajouterai plus qu’un mot :
j’avois présumé que les gerboises s’engour-
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