de l’ordre et d’autres habitans avoïent, pour
le même usage, des chaises attelées d’une
S'eule mule qu’un homme conduisoit par la
longe ; précaution sage et digne d’être imitée
, par-tout où l’on préférera la sûreté des
hommes à l’étourderie du luxe , dont le
fracas, dans les villes populeuses , est un
sujet continuel de crainte , et quelquefois un
instrument de mort pour le citoyen modeste
et utile. Il seroit à désirer que l’on y fût également
à l’abri des dangers auxquels exposent
les sacrifices à Vénus , par la foule de
ses prêtresses qui s’y rendent de toutes parts.
Il y en a de toutes les nations ; et leur
affluence, qui formoit épigramme avec l’un
des voeux des chevaliers, étoit singulièrement
pernicieuse aux équipages des vaisseaux
qui fréquentoient des parages sédui-
sans, mais perfides.
Bridone s’est amusé à faire, au sujet
des chevaliers de Malte, des contes à-peu-
près semblables à celui de la pauvre madame
Montagne, de Palerme. A mon arrivée , les
esprits étaient furieusement aigris contre lui,
et ce n’étoit pas tout-à-fait sans motifs. En
effet, il décrit la vie des chevaliers, sans en
avoir fréquenté un seul pendant tout le
temps qu’il est resté dans l’île; son tableau,
et ce n’est pas la seule occasion où le même
reproche peut lui être adressé, n’est point
exact ; e t , lorsqu’il a parlé du mode des
duels entre les chevaliers, des croix que
l’on peint sur la muraille opposée à l’endroit
où l’un d’eux a été tué, des punitions
qu?encouroient ceux qui refusoient un cartel'.^)
, c’est autant d’erreurs échappées à sa
plume trompée, sans doute-, par des rapports
mensongers et adoptés trop inconsidérément.
Pour moi, je n’ai trouvé que beaucoup
d’aménité dans la société des membres de
l’ordre avec lesquels j’ai eu quelque liaison,
et je me rappelle, avec reconnoissance , le
bon accueil et les honriêtetés que j’ai Vécus
de plusieurs d’entr’eux , et particulièrement
du citoyen Dolomieux , que les sciences
ont rangé au nombre de leurs partisans les
plus chéris et les plus illustrés, f
A une lieue de la nouvelle ville, est l’ancienne
, ou Citta- Vechia ; c’étoit la résidence
de l’évêque de l’île. La cathédrale
est un très-bel édifice. L ’on y voit les marbres
les plus précieux; tels que ceux que l’on
( i) Voyage en Sicile et à Malte, tome 1 , pag, 363
et suiv. * ■ ' Pi wp S B y » p
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